"Le ministère public a requis hier (lundi) des peines allant de 20 ans de prison à la perpétuité pour la majorité des prévenus, à l'exception de quatre accusés dont il a demandé l'acquittement", a déclaré à l'AFP Me Charles Cubaka Cicura, porte-parole du collectif d'avocats qui représente les victimes.
Le verdict de ce procès qui se tient devant une juridiction militaire près de Bukavu est annoncé pour mercredi, a-t-il indiqué.
Le député provincial Frédéric Batumike et ses 17 co-accusés sont poursuivis dans ce procès ouvert le 9 novembre à Kavumu dans la province du Sud-Kivu (est).
Le procès a été suspendu deux semaines plus tard après que M. Batumike eut récusé deux des juges avant de reprendre dix jours plus tard.
Dans ce village congolais de Kavumu proche du Rwanda, une quarantaine de fillettes - âgées de 8 mois à 12 ans - ont été enlevées et violées entre mai 2013 et 2016. "Au moins deux enfants sont morts", selon la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).
Les accusés sont soupçonnés d'appartenir à une milice, "Djeshi ya Yesu" (Armée de Jésus, en swahili), dirigée par M. Batumike, selon le parquet militaire du Sud-Kivu.
Le célèbre chirurgien congolais Denis Mukwege avait dénoncé en 2014 et 2015 cette vague d'enlèvements et de viols nocturnes de fillettes dans le village de Kavumu.
"Dans nos plaidoiries, appuyées par les différents témoignages, nous avons démontré que le phénomène de viol massif a eu lieu sous la responsabilité des accusés", a expliqué Me Cubaka Cicura.
Cet avocat des victimes a estimé que le procès s'est passé dans les "conditions acceptables, sans pression. On a respecté le principe d'un procès équitable".
"On a été satisfait par le réquisitoire, en grande partie, sauf pour les quatre cas (de demandes) d'acquittement, mais nous faisons confiance au tribunal", a-t-il ajouté.
"Le point de vue des experts et autres spécialistes (psychologues, médecins) ont été pris en compte" dans ce procès fleuve qui a nécessité "plus de 4.000 pièces à convictions", selon Me Cubaka Cicura.
Avec AFP