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Évasion d'une trentaine de prisonniers dans l'est de la RDC


Le tribunal de Mwenga, au Sud-Kivu, le 25 septembre 2017. (VOA/Ernest Muhero)
Le tribunal de Mwenga, au Sud-Kivu, le 25 septembre 2017. (VOA/Ernest Muhero)

Un total de 37 prisonniers, dont 27 condamnés pour viol, se sont évadés dimanche d'une prison de l'est de la République démocratique du Congo.

Selon l’administrateur du territoire de Mwenga joint par VOA Afrique, Désiré Masumbuko, il était 17h sous une pluie battante dimanche lorsque 38 détenus profitant de l’inattention des gardiens se sont évadés de la prison centrale de Mwenga.

Reportage d'Ernest Muhero, correspondant à Bukavu pour VOA Afrique
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Ils sont passés par un trou d’environ 60 centimètres de diamètre qu’ils ont creusé le long du mur opposé à l’entrée principale de .

Parmi ces évadés, il y avait 27 condamnés pour viol et 7 autres condamnés pour d’autres infractions. Il ajoute que déjà trois évadés ont déjà été appréhendés par la police et les 31 autres sont dans la nature.

Le député provincial élu de Mwenga et chef de chefferie de Basile, le Mwami Kalenga Riziki parle de 41 évadés sur les 42 qu’il y avait dans cette maison carcérale. Il souligne qu’après récupération de trois évadés, 38 sont encore recherchés parmi eux 26 condamnés, dont 22 pour viols.

Négligence de l'État

Le vice-président de la nouvelle dynamique de la société civile de Mwenga, Mukambilwa Silibo, déplore une certaine négligence de l’Etat congolais dans le traitement des personnes privées de liberté.

Selon lui, depuis des semaines, les prisonniers de Mwenga, et de la cité de Kamituga se plaignent de l’absence d’alimentation et de soins médicaux.

Mukambilwa Silibo ajoute que quelques jours avant cette évasion, les détenus s’étaient rebellés dans cette prison centrale de Mwenga, au point que", pour les calmer, la Monusco serait intervenue en donnant un appui alimentaire mais de très courte durée".

Le chef de la chefferie de Basile, le Mwami Kalenga Riziki, appelle la police à tout mettre en œuvre pour reprendre ces prisonniers.

Le chef coutumier interpelle le gouvernement à s’acquitter de son obligation de nourrir et soigner correctement les détenus pour qu’on assiste plus à des évasions spectaculaires aux conséquences sur la population.

Appel à collaborer avec la police

L’administrateur du territoire de Mwenga, Désiré Masumbuko appelle la population de Mwenga et d’autres territoires avoisinant, particulièrement le territoire de Walungu et Shabunda, à la collaboration en dénonçant tout cas suspect à la police.

L’administrateur du territoire de Mwenga, Désiré Masumbuko, le 25 septembre 2017. (VOA/Ernest Muhero)
L’administrateur du territoire de Mwenga, Désiré Masumbuko, le 25 septembre 2017. (VOA/Ernest Muhero)

Depuis la réhabilitation de cette prison de Mwenga par la Monusco, tous les condamnés de Mwenga, Shabunda et Walungu sont incarcérés dans cette prison, située à une dizaine de mètres du bureau de l’administration du territoire.

Mwenga territoire est situé à environ 130 kilomètres de la ville de Bukavu avec plus de 800 000 habitants.

Début juin dans la province voisine du Nord-Kivu, plus de 900 prisonniers s'étaient évadés de la prison de la ville de Beni, après une attaque lancée par des inconnus, selon les autorités.

Le 17 mai, plus de 4.000 prisonniers s'étaient évadés de la prison de Makala dans la capitale Kinshasa après un assaut.

Ces différentes attaques et évasions interviennent alors que la RDC est minée par une crise politique liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat s'est achevé le 20 décembre 2016.

L'est de la RDC est déchiré par des violences de groupes armés depuis plus de 20 ans.

Ernest Muhero, correspondant à Bukavu

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