Agé de 74 ans, M. dos Santos a annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat lors des élections générales du 23 août.
Dévoilé jeudi dans le journal officiel, le texte, que le Parlement doit voter le 22 juin, crée une fonction de "président de la République émérite honoraire".
En 14 articles, il lui accorde "jusqu'à son décès" une pension équivalent à 90% de son salaire pendant sa dernière année de mandat, d'une voiture avec chauffeur, de gardes du corps et de voyages aériens en première classe.
Le projet lui attribue également au futur ex-chef de l'Etat un statut judiciaire à part puisqu'il stipule qu'il sera jugé devant un tribunal spécial "pour les infractions pénales ou la responsabilité civile des actes étrangers à l'exercice de ses fonctions".
Au pouvoir depuis 1979, M. Dos Santos est critiqué par ses adversaires pour avoir mis l'Etat et l'économie en coupe réglée, notamment en offrant à sa famille et à ses proches la direction de nombreuses entreprises publiques.
Son régime est aussi épinglé pour ses violations des droits de l'Homme, notamment par la police et la justice qui répriment sans retenue toute contestation.
Interrogé par l'AFP vendredi, le vice-président du principal parti d'opposition (Unita), Raul Danda, a indiqué qu'il ne voterait pas ce texte. "Cette loi est faite pour bénéficier exclusivement à dos Santos", a tranché M. Danda.
Outre ce statut taillé sur mesure, M. dos Santos a par ailleurs lui-même signé le 8 juin un décret qui donne un coup de pouce à son salaire, désormais établi à 1.024.207,74 kwanzas (environ 5.600 euros) par mois, frais de représentations inclus.
M. dos Santos doit être le premier chef d'Etat de l'Angola moderne à quitter le pouvoir de son vivant.
Son prédécesseur Agostinho Neto, dirigeant historique du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) au pouvoir depuis l'indépendance de la colonie portugaise en 1975, est décédé dans ses fonctions en 1979.
En février, le MPLA a désigné l'actuel ministre de la Défense, José Lourenço, pour succéder à M. dos Santos en cas de victoire, très probable, au scrutin du 23 août.
L'Angola est avec le Nigeria l'un des deux principaux producteurs de pétrole d'Afrique subsaharienne mais reste l'un des pays à la population parmi les plus pauvres du continent. La chute des cours du brut en 2014 l'a plongé dans une sévère crise économique.
Avec AFP