Un député mis en cause dans un trafic faux médicaments au Benin

Le député Mohamed Atao Hinnouho debout, et à ses côtés l'ancien président Nicephore Soglo assis près de Valentin Djenontin, à Cotonou. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

L'implication du député de l'opposition Mohamed Atao Hinnouho dans la vente de faux médicaments est scrutée par les Béninois après la perquisition de son domicile.

Après une banale perquisition du domicile d'une grossiste réputée dans la vente des faux médicaments, le jeune député Mohamed Atao Hinnouho s'est interposé jurant de son immunité parlementaire pour aller contre la perquisition du domicile qui s'est révélé être le sien.

Jets de pierres, incendie de pneus, gaz lacrymogènes, le face-à-face police populations riveraines a entraîné bien de dégâts. La police a opéré un repli tactique et est revenu le lendemain pour une perquisition au domicile du parlementaire.

Des centaines de cartons de présumer médicaments contrefaits ont été trouvés au domicile du parlementaire. La perquisition vendredi 8 décembre a démarré à 16 heures et s'est achevée à 1 heure du matin samedi, loin des caméras et micros des journalistes tenus à distance.

Des centaines de cartons ont été saisis et emportés à bord de camions. Plus de 1.000 cartons de médicaments présumés contrefaits auraient été saisis selon des sources proches de la police.

À Cotonou, l'affaire embrase les réseaux sociaux, mais la classe politique et les avis restent partagés.

Un groupe d'acteurs politiques avec à leur tête Nicephore Soglo, ancien président de la République, s'est présenté au domicile du parlementaire présenté comme une autre victime de la gouvernance Talon.

Pour les avocats, le jeune député est un distributeur agréé de médicaments.

"C'est de notoriété publique et il a les autorisations", clament-ils.

"Son activité n'a rien d'illicite et il est le nouveau persécuté du régime", tentent-ils d'expliquer.

Mohamed Atao Hinnouho et son épouse n'ont pas répondu à la convocation qui leur est adressée et n'étaient pas présents à leur domicile lors de la perquisition qui a permis à la police de charger plusieurs camions de médicaments présumés contrefaits.

Pendant que les versions se multiplient et se contredisent, le député reste introuvable. Les prochains permettront de voir clair dans ce dossier.

Ginette Fleure Adandé, correspondante à Cotonou