Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés à l'Elysée il y a six mois pour marquer leur volonté de retisser des liens après des années de brouille. La France avait dénoncé ces dernières années l'emprise croissante du groupe de mercenaires russe Wagner en République centrafricaine, l'accusant d'exactions et de pillage des ressources naturelles.
Lire aussi : Un an de prison avec sursis pour un dirigeant de l'opposition CentrafricainParis avait aussi déploré des campagnes de désinformation qui nourrissent le sentiment antifrançais dans ce pays et au-delà. Le régime de M. Touadéra "réprime la société civile, les médias et les partis politiques d'opposition", écrivait aussi Human Rights Watch (HRW) en avril 2023, invoquant "de graves préoccupations sur des risques en termes de violations des droits humains et de réduction de l'espace démocratique et de la liberté d'expression".
M. Touadéra a fait modifier la Constitution en juillet 2023 par un référendum boycotté par l'opposition, pour s'autoriser à briguer un troisième mandat en 2025. Elu en 2016 en pleine guerre civile, il avait été réélu en 2020 dans des conditions contestées par l'opposition et dans un pays dont une grande majorité du territoire était contrôlée par des rebelles, que son armée a ensuite repoussés grâce à l'aide de Moscou et l'intervention massive des mercenaires de Wagner.
La Centrafrique est l'un des pays francophones d'Afrique où Paris a vu son influence contestée par la Russie. Après elle, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont aussi pris leurs distances avec la France, tandis que la Russie y poussait ses pions.
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