L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de l’apparition de la peste à Antananarivo, la capitale de Madagascar, pays où sévit l’endémie.
La maladie est liée à une prolifération des rats et des puces, vecteurs privilégiés du virus responsable de la peste.
Des cas de décès sont déjà enregistrés. Celui d’une jeune femme, morte de la maladie le 11 novembre dans un bidonville de la capitale, une zone insalubre où les habitations s'empilent entre marécages et rizières. Et un autre, signalé à Antananarivo même.
L’OMS parle d’un risque d'un rapide développement de la maladie en raison de la haute densité de population dans la ville et des faiblesses du système de santé dans cette ville de deux millions d'habitants.
Depuis le début de l’année, quarante personnes sont mortes sur les 119 cas de peste ont été répertoriés dans le pays.
La sensibilisation sur l’endémie bute à l’incrédibilité de la population.
"On doit l'admettre, notre quartier est vraiment sale et délaissé par l'Etat, envahi par les rats, et cela depuis longtemps", soupire Adolphe Rakotojaona, voisin de la jeune femme de 21 ans décédée de suite de la maladie au milieu d’autres habitants incrédules du quartier d'Ankasina.
La résistance des puces à la Deltaméthrine, un insecticide, constitue l’autre obstacle à la lutte contre l’endémie.
Le bacille de la peste, qui se développe chez les rats, est véhiculé par les puces. Chez l'homme, après piqûre d'une puce, la maladie se développe généralement sous forme bubonique. Si la bactérie atteint les poumons, elle provoque en plus une pneumonie et devient transmissible à travers la toux.
Lundi soir, le ministère de la Santé malgache a donné un nouveau chiffre de 138 cas suspects de peste depuis janvier, dont 47 mortels. Un bilan qui pourrait s'alourdir du fait de la "recrudescence saisonnière" observée chaque année "entre octobre et mars".