Madrid veut ôter les barbelés des clôtures de Ceuta et Melilla

La police entoure un groupe de migrants africains qui a franchi la barrière frontalière entre le Maroc et l'enclave nord-africaine d'Espagne, Ceuta, en Espagne, le 7 août 2017.

Le tout nouveau ministre espagnol de l'Intérieur a assuré jeudi qu'il ferait "tout son possible" pour que soient retirés les barbelés des clôtures des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla qui causent aux migrants des blessures pouvant être mortelles.

"C'est l'une de mes priorités: qu'il y ait un rapport pour qu'on puisse adopter d'autres mesures", a déclaré Fernando Grande-Marlaska à la radio Cope.

"Je ferai tout ce qui est possible pour que les barbelés des barrières de Ceuta et Melilla puissent être retirés", a ajouté le nouveau ministre du gouvernement du socialiste Pedro Sanchez.

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Deux impressionnantes clôtures d'acier et de barbelés - doublées d'un "mur" invisible de surveillance technologique - barrent l'accès aux micro-territoires espagnols de Ceuta et Melilla, enclavés dans le nord du Maroc, mais ne dissuadent pas les migrants d'essayer de les franchir coûte que coûte.

En les escaladant, de nombreux migrants ont été gravement blessés par ces barbelés. Au moins un migrant, un Sénégalais de 30 ans, est mort après avoir eu une artère sectionnée en tentant de franchir une des clôtures en 2009, selon le rapport d'autopsie cité à l'époque par la presse.

Il y a un an, à l'initiative de l'opposition socialiste, une commission de la chambre des députés avait -vainement- demandé au gouvernement conservateur de Mariano Rajoy de les retirer.

Selon M. Grande-Marlaska, "il n'est pas raisonnable ni acceptable de voir des personnes franchir les clôtures". "Nous pouvons agir avant, aider à l'origine", dans les pays de départ des migrants, a-t-il dit. "Nous sommes en train de parler de solidarité, de respect de la dignité de la personne, tout en contrôlant les flux migratoires, l'un n'empêche pas l'autre", a-t-il ajouté.

Cette annonce a été faite alors que l'Espagne s'apprête à accueillir les 629 migrants secourus par le navire humanitaire Aquarius au large de la Libye.

Très prudemment, le nouveau ministre a assuré que ces migrants seraient traités "de la même manière" que les plus de 9.000 arrivés depuis le début de l'année en Espagne par la mer, à bord d'embarcations de fortune.

"Il sera décidé si une personne doit recevoir ou non une protection" en tant que réfugiés, a-t-il dit, faisant un distingo entre ceux qui ont enduré "toutes sortes de calamités" - et peuvent demander l'asile - et ceux qui viendraient "pour raisons économiques".

Avec AFP