"C'est une grande perte pour le Mali. Il faisait partie de notre patrimoine culturel. C'est un deuil qui nous frappe", a déclaré à l'AFP la ministre malienne de la Culture N'Diaye Ramatoulaye Diallo, qualifiant le photographe de "grand homme de talent".
Joint par VOA Afrique, le Directeur de la Medina et Commissaire d'exposition Ugo Diarra, un des disciples de Malick, regrette la perte d'"un papa collectif de tout le monde". Suivez M. Diarra au micro d'Eric Manirakiza.
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"En collaboration avec la famille, nous organiserons les funérailles. Le président de la République, le Premier ministre, le gouvernement, tout le Mali est véritablement en deuil", a-t-elle ajouté.
Malick Sidibé est un des photographes maliens les plus connus à l'étranger, avec Seydou Keïta, considéré comme un des plus grands portraitistes de la seconde moitié du XXe siècle, premier artiste africain exposé seul au Grand Palais, à Paris, pour une rétrospective jusqu'en juillet.
Il était "souvent qualifié de père de la photo africaine" avec Seydou Keïta, a commenté vendredi le ministère français de la Culture après l'annonce de sa mort.
L'oeuvre de Malick Sidibé avait été récompensée par le Lion d'Or à la Biennale de Venise, les prix Hasselblad (Suède) et de l'ICP (Centre International de la Photographie, New York), entre autres.
A travers les photos prises dans son studio (Studio Malick) au cours des années 1950 et 1960, il avait livré un travail remarquable sur "une période importante de l'histoire africaine, qui fut une étape d'émancipation, de bouleversements culturels, de fierté et d'espoir pour l'avenir", avait souligné le jury PhotoEspaña en lui attribuant son prix en 2009.
"Tu n'imagines pas pouvoir parvenir jusque-là quand tu viens d'un petit village et sans être jamais allé à l'école", avait réagi à Madrid Malick Sidibé à l'annonce de ce prix.
"Il reste un modèle pour nous. C'était un homme pieux, qui est resté malgré son succès très modeste", a déclaré son neveu à l'AFP.
Avec AFP