Des raids de la police étaient en cours en mi-journée à l'hôpital Gulhane, le plus grand hôpital militaire des trois que compte la capitale turque, pour y trouver les personnes visées par ces mandats, a précisé la télévision privée NTV.
On ignorait dans l'immédiat si des membres du personnel hospitalier du GATA (Gulhane Military Medical Academy) avaient déjà été arrêtés.
Ces mandats d'arrêt ont été délivrés dans le cadre de la vaste purge menée en Turquie depuis le coup d'Etat raté le 15 juillet contre le président Recep Tayyip Erdogan, qui a été imputé par Ankara aux sympathisants du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen. Celui-ci a démenti toute implication.
Le responsable turc, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a indiqué que des mandats d'arrêt avaient été émis contre 98 membres du personnel hospitalier, "dont des médecins militaires". La chaîne NTV a évoqué le chiffre de 100 personnes.
Le responsable a ajouté que le personnel de l'hôpital était soupçonné d'avoir permis l'entrée de sympathisants de Gülen dans l'armée et leur rapide progression dans la carrière militaire avec des rapports médicaux de complaisance.
"Le GATA est crucial parce que c'est là que les bilans de santé et d'aptitude au service sont établis", a expliqué le responsable.
"Il y a des éléments forts qui laissent penser que les membres du FETO (terme désignant les réseaux de Gülen) ont infiltré cette institution (hospitalière) pour ralentir la carrière de leurs rivaux dans l'armée et permettre à leurs sympathisants de progresser rapidement dans leur propre carrière", a-t-il précisé.
Jusqu'ici la purge, rondement menée dans une Turquie sous état d'urgence, a touché de plein fouet l'armée -- qui a vu le limogeage de près de la moitié de ses généraux -,- la justice, l'éducation et la presse.
Le secteur de la santé avait semblé épargné par cette chasse aux sorcières nationale contre les "gulénistes" ayant conduit à plus de 10.000 détentions.
Mais un récent décret a transféré la tutelle du GATA et des autres hôpitaux militaires turcs de l'armée au ministère de la Santé.
Avec AFP