"Nous avons 205 mandats d'arrêt contre des personnes impliquées dans l'organisation d'opérations d'immigration, la traite d'êtres humains, (des cas de) torture, de meurtre et de viol", a déclaré Al-Seddik al-Sour, le chef du bureau des investigations au bureau du procureur général.
Des membres des services de sécurité, des responsables de camps de détention de migrants ainsi que des fonctionnaires d'ambassades de pays africains en Libye sont impliqués dans le trafic de l'immigration clandestine, a-t-il ajouté.
La Libye a sombré dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et est devenue une plaque tournante pour des centaines de milliers de migrants d'Afrique subsaharienne tentant de rejoindre l'Europe par la mer.
Ce riche pays pétrolier, sous la coupe de nombreuses milices et deux autorités rivales se disputant le pouvoir, est souvent sous le feu des critiques pour des abus contre les migrants.
M. al-Sour a indiqué que les investigations sur les réseaux de passeurs avaient été menées en coordination avec le parquet italien.
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Rome et Tripoli avaient convenu en décembre de former une "cellule conjointe" pour lutter contre les passeurs et les trafiquants d'êtres humains, en impliquant les renseignements, les garde-côtes et la justice des deux pays.
M. al-Sour a ajouté que les investigations de son bureau avaient permis d'établir un lien direct entre passeurs de migrants et jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Ces derniers profitent du réseau des trafiquants pour passer d'un pays à l'autre, trouver refuge ou se soigner, a-t-il précisé.
Le responsable libyen a indiqué que l'enquête sur le documentaire de la chaîne américaine CNN qui avait montré un "marché d'esclaves" en Libye était toujours en cours.
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Ce documentaire choc diffusé en novembre et montrant des migrants africains vendus comme "des esclaves" avait ravivé les critiques sur la situation des migrants en Libye.
D'après l'enquête, il existe bien des opérations de "vente" de migrants entre trafiquants mais pas en tant qu'esclaves, a précisé M. al-Sour.
Avec AFP