Manifestation d'opposants congolais interdite à Paris en marge d'un concert

L'annonce du concert de l'artiste Héritier Watanabe à l’Olympia Paris, 15 juillet 2017. (Facebook/ Héritier Watanabe)

La préfecture de police de Paris a annoncé avoir interdit toute manifestation samedi autour de la salle de concert de l'Olympia en raison de "risques de troubles à l'ordre public" liés à la volonté d'opposants au régime du président Kabila d'empêcher un concert d'un Congolais considéré comme un soutien du pouvoir.

La préfecture de police (PP) a affirmé avoir donné "toutes instructions à ses services" pour permettre au concert du chanteur Héritier Watanabe, qui débute à 18H00 GMT, de se dérouler.

La PP a précisé avoir pris mardi un arrêté "interdisant la tenue de toute manifestation en lien avec ce concert dans un vaste périmètre" autour de l'Olympia entre 14H00 GMT et 22h00 GMT samedi.

La direction de la salle avait demandé l'annulation du concert et "déposé une plainte en urgence" jeudi face aux menaces "proférées dans un contexte politique complexe en RDC", a indiqué à l'AFP l'une des avocates de l'Olympia, Céline Astolfe.

L'Olympia souhaitait que la PP interdise le concert, "comme elle l'avait fait le 22 juin à la Cigale, une autre salle, pour un autre artiste congolais", Fally Ipupa, après des menaces similaires, a ajouté Me Astolfe.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête à la suite de cette plainte pour "menaces et appels malveillants", a indiqué une source judiciaire.

Plusieurs artistes congolais comme Héritier Watanabe sont régulièrement visés par les opposants de la diaspora congolaise, notamment en Europe, qui leur reprochent d'avoir chanté pour le président Joseph Kabila lors des campagnes présidentielles de 2006 et de 2011, et de ne pas chanter pour le changement à la tête du pays.

Joseph Kabila est au pouvoir en RDC depuis 2001. Alors que son mandat est arrivé à échéance le 20 décembre et que la Constitution lui interdit de se représenter, il se maintient à la tête du pays en vertu d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle.

La commission électorale congolaise a affirmé le 7 juillet que l'organisation des élections présidentielle et législatives ne serait "pas possible" avant la fin de l'année, comme le prévoyait un accord signé entre opposition et pouvoir le 31 décembre pour tenter de sortir de la crise politique qui mine le pays depuis plusieurs années.

Avec AFP