Les Etats-Unis ont menacé mardi la République démocratique du Congo (RDC) de sanctions si les élections ne se déroulaient pas comme prévu cette année et ont exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à punir les responsables des violences.
Un accord conclu l'année dernière, soutenu par le Conseil de sécurité, autorise le président Joseph Kabila à rester au pouvoir au-delà de son mandat --achevé le 20 décembre 2016-- jusqu'à la tenue d'élections d'ici fin 2017.
Mais l'inquiétude grandit sur un possible effondrement de cet accord après les propos du chef de la commission électorale qui a déclaré la semaine dernière que le vote n'aurait probablement pas lieu cette année.
"Les retards sur les élections ne peuvent pas continuer", a déclaré l'ambassadrice américaine adjointe Michele Sison lors d'une réunion du Conseil sur la crise en RDC.
"La communauté internationale doit prendre les devants et intensifier la pression non seulement sur le président Kabila et son gouvernement, mais aussi sur la commission électorale nationale indépendante", a-t-elle déclaré.
La diplomate américaine a exigé que cette commission publie "immédiatement" un calendrier électoral et spécifie précisément une date pour l'élection présidentielle censée mettre en place la première transition démocratique du pouvoir en RDC.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions contre plusieurs responsables proches du président Kabila pour les retards dans l'organisation des élections et les violations des droits de l'homme, en particulier dans la région du Kasaï.
"Nous sommes prêts à prendre des mesures supplémentaires pour sanctionner ceux qui tentent d'entraver la première transition démocratique en RDC", a martelé Mme Sison.
"Le Conseil de sécurité devrait également envisager des sanctions ciblées pour réduire la violence en RDC et aider à faire pression sur toutes les parties pour qu'elles jouent un rôle plus constructif dans l'avancée du pays", a-t-elle ajouté.
La France et le Royaume-Uni ont également demandé l'annonce d'une date pour l'élection présidentielle et souligné qu'il n'y avait pas d'alternative à l'accord du 31 décembre 2016 pour mettre fin à la crise politique.
Le chef des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a dénoncé devant le Conseil l'aggravation de la violence et cité "des informations inquiétantes concernant des exécutions sommaires et des viols, y compris de civils par les forces de sécurité" et l'existence "de dizaines de fosses communes" dans la province de Kasaï.
Avec AFP