La place de la Poste a été prise par les forces de sécurité pour empêcher le rassemblement de l’opposition et de la société civile. Elles entendaient manifester pour réclamer plus de transparence dans les discussions que mènent actuellement le FMI avec les autorités congolaises.
Les responsables de l'opposition n'ont pas eu le temps de rejoindre la place de la Poste car les véhicules de police ont pris position devant leurs domiciles.
La présidente de la Fédération de l'opposition congolaise, Claudine Munari est chez elle avec deux autres leaders, Clément Mierassa et Charles Zacharie Bowao.
Pour Charles Bowao, il s’agit d’un "mouvement d’intimidation", dénonçant qu’il soit empêché de sortir.
Un autre opposant, Blanchard Oba, chef de l’IDC (Initiative pour le démocratie congolaise) a été isolé dans son hôtel par les policiers mobilisés en véhicules. "Je suis là, je ne sais pas ce qu’ils feront de moi. Ce qui est sûr, je ne peux pas sortir", a-t-il déclaré à la VOA Afrique.
Les retraités et les étudiants, qui réclament 9 mois de pensions et de bourses non payées, ainsi que les autres travailleurs des entreprises en difficulté de paiement, devaient se rejoindre au centre-ville pour manifester leur ras-le-bol. Ils devaient aussi demander au FMI de préserver leurs acquis sociaux.
Mais la manifestation n’a plus eu lieu. Des véhicules de la police (des pick-up BJ et des bus) ont été mobilisés au rond-point de la Poste, où pendant un moment la circulation avait ralenti. Les membres de la société civile qui commençaient arriver sur la place de la Poste, ont dû se retrouver dans un hôtel de la place, pour décider de ne plus manifester.
L’opposition a par ailleurs dénoncé l’arrestation au domicile de Claudine Munari, de deux de leurs militants. Il s’agit de Bienvenu Missamou et Albert Manfoutou, selon Charles Zacharie Bowao.
La semaine dernière, le président Sassou N’Guesso, en séjour à New York, a rencontré la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde. Elle aurait assuré au chef de l’Etat congolais que son institution était disposée à accompagner le Congo dans ses réformes économiques pour faire face à la crise.
A Brazzaville, où la mission du FMI est attendue depuis le mois d’août, l’impatience se dessine dans la société.
Entre le FMI et le gouvernement congolais, une dette cachée aurait dépassé, d’après les informations du Fonds, les 120% du PIB.
Interrogée pour savoir si cette question est souvent évoquée au sein du gouvernement, l’ancienne ministre du Commerce, Claudine Munari, affirme qu’elle n’a jamais été informée de cette situation.
"Notre système opaque fait que tous les membres du gouvernement ne sont pas informés de telles situations", avoue-t-elle, au cours d’une conférence de presse tenue à Brazzaville.
Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville