Un millier de personnes ont manifesté dans la ville tunisienne de Gabès (sud-est) contre la pollution environnementale engendrée par le phosphogypse rejeté à la mer par les usines de transformation de phosphate.
Implanté à Gabès depuis les années 1970, le Groupe chimique tunisien (GCT), une société publique exploitant les mines de phosphates et le retraitement de cette ressource naturelle servant en particulier à la fabrication d'engrais, déverse du phosphogypse dans la mer.
A l'appel de la campagne "Stop pollution", organisée par des représentants de la société civile et des partis politiques, un millier de personnes se sont rassemblées devant les unités de production du GCT, protégées par les forces de sécurité, à Ghannouch, une localité à environ 3 km du centre ville de Gabès, a constaté un correspondant de l'AFP.
Réputé être une frayère de la Méditerranée, le golfe de Gabès est très fortement pollué en raison de l'extraction et la transformation des phosphates, une industrie d'exportation cruciale pour les revenus de la Tunisie.
La qualité de l'eau et la pollution de l'air mais aussi de la terre menacent notamment la santé des habitants ainsi que la faune sous marine.
Depuis la révolution en 2011, des voix se sont élevées pour exiger une intervention urgente des autorités.
Défiant la canicule, les manifestants ont réclamé vendredi soir, l'arrêt immédiat du déversement du phosphogypse dans la mer et la fermeture de ce dépotoir.
"La fermeture de ce dépotoir est un droit", "Gabès subit une injustice! la pollution est causée par le gouvernement" ou encore "Nous voulons vivre! Nous voulons respirer", criaient les manifestants.
"Il faut trouver des solutions radicales pour assurer un avenir environnemental sain pour les générations futures", a fait valoir le manifestant Noureddine Boukhrissi dénonçant une "absence de volonté politique" pour trouver "les bonnes solutions".
Des maladies chroniques comme le cancer et l'asthme ont fait leur apparition au sein de la population (150.000 habitants) de Gabès en raison de la pollution, préviennent des experts.
Avec AFP