Pour "une affaire relative à du blanchiment d'argent, le juge d'instruction au sein du Pôle judiciaire, économique et financier a décidé mercredi le gel de toutes les actions en bourse, de tous les comptes bancaires et de tous les biens de l'homme d'affaires Slim Riahi", a déclaré à l'AFP Sofiène Sliti, porte-parole du Parquet.
Cette annonce intervient alors que le gouvernement a lancé, il y a un peu plus d'un mois, une campagne anticorruption dans le cadre de laquelle dix hommes d'affaires et contrebandiers présumés ont été placés en résidence surveillée.
Dans une interview en direct sur la chaîne privée Nessma TV, Slim Riahi a dit être victime d'un "chantage politique", en jugeant que la lutte anticorruption du gouvernement était "une opération sélective".
Sans les nommer, M. Riahi a accusé "des parties" d'être derrière cette décision dans le but de se débarrasser de lui, en dénonçant "des campagnes de diffamation menées par certains médias travaillant pour le compte du gouvernement".
Ce richissime homme d'affaires au passé nébuleux est le président du parti politique l'Union Patriotique Libre (UPL), arrivé en troisième position aux législatives de 2014.
L'origine de la fortune de Slim Riahi est trouble, mais on lui prête des liens avec la famille du dictateur libyen déchu, Mouammar Kadhafi.
Ce candidat à la présidentielle de 2014 est aussi le patron du Club africain (CA), l'une des deux grandes équipes de foot de Tunis, vainqueur de la Coupe de Tunisie 2017.
Toutefois, M. Riahi fait face à des difficultés au sein du club. Mardi, une assemblée générale du CA s'est déroulée dans une ambiance houleuse et Slim Riahi a été hué par des participants.
Avec AFP