La police s'est déployée en force lundi à Kinshasa pour empêcher la tenue d'une manifestation non autorisée de l'opposition, dont plusieurs militants ont été interpellés, a constaté l'AFP.
Dès les premières heures de la matinée, les forces de l'ordre avaient bouclé tous les accès au siège de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), située sur le boulevard du 30 Juin, principale artère du centre-ville.
Divers partis et mouvements, dont les associations de laïcs catholiques et protestants, y avaient appelé à un "sit-in" afin de protester contre la "politisation" de la Ceni et la nomination récente à sa tête d'un président qu'ils jugent trop proche du chef de l’État Félix Tshisekedi.
Mais à la différence d'une précédente marche organisée avec le même mot d'ordre le 13 novembre, cette manifestation, prévue dans le quartier névralgique de la Gombe, n'a pas été autorisée par les autorités de Kinshasa, pas plus qu'une autre marche prévue samedi prochain sur le même thème.
En milieu de matinée, une centaine de personnes décidées à manifester malgré tout se sont regroupées à un des barrages policiers où elles ont été repoussées, certaines d'entre elles étant interpellées par les forces de l'ordre.
"Nous sommes là pour maintenir l'ordre public, on filtre, tous ceux qui ont une activité peuvent passer, mais pas les manifestants", avait auparavant déclaré sur place à la presse le chef de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, décidé à maintenir le dispositif policier toute la journée si nécessaire.
"Regardez ce dispositif, comme si on était en guerre!", protestait de son côté Fidèle Likinda, député du parti de l'ancien président Joseph Kabila, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), qui était parmi les manifestants repoussés par la police.
Pour rappel, le président Félix Tshisekedi avait annoncé le 22 novembre qu'il a décidé de confirmer comme chef de la commission électorale Denis Kadima, le candidat proposé par les confessions religieuses et entériné par l'Assemblée nationale, malgré l'objection de deux grandes églises.
Les contestataires reprochent à M. Kadima, qui est par ailleurs un expert en matière électorale, d'être proche du pouvoir.