Les concernés sont accusés de "manque de respect dû au roi", "offense aux institutions de l'Etat" et "outrage envers des fonctionnaires publics", écrivent HRW et l'Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) dans un communiqué conjoint, en exhortant les autorités à "les libérer immédiatement et abandonner les poursuites contre eux".
"Aucun n'a été poursuivi en vertu du code de la presse et de l'édition", mais sur la base du droit pénal, soulignent les ONG.
"Face à l'autocensure qui s'érode, les autorités répriment frénétiquement dans le but de rétablir les lignes rouges", a déclaré Ahmed Benchemsi, directeur de la communication de HRW pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Lire aussi : Un youtubeur marocain arrêté et inculpé pour "injures publiques"Les deux ONG citent, entre autres, le cas du journaliste Omar Radi, qui risque jusqu'à un an de prison pour avoir critiqué un juge sur Twitter, et celui de deux Youtubeurs condamnés à quatre et trois ans de prison "pour manque de respect au roi".
"Pour la même infraction", des tribunaux ont condamné à trois ans et quatre ans de prison deux lycéens, regrettent HRW et l'AMDH.
Le premier lycéen l'a été pour avoir partagé sur Facebook les paroles d'une chanson controversée, le deuxième pour avoir scandé dans un stade une chanson de rap qu'il avait écrite. Sa peine a ensuite été réduite en appel à huit mois.
"Un pays qui prend au sérieux les traités internationaux qu'il a signés devrait abolir les lois qui musèlent la liberté de parole, ou au minimum, cesser de les appliquer", a déclaré Youssef Raissouni, secrétaire général de l'AMDH.
Une campagne #freekoulchi ("libérez-les tous") a récemment été lancée sur Facebook et Twitter pour dénoncer les sanctions judiciaires contre des voix critiques des autorités.
Questionné à ce sujet, le porte-parole du gouvernement Hassan Abyaba avait affirmé en janvier que "la situation des droits humains ne connait aucune régression au Maroc", appelant "à distinguer ceux qui s'expriment librement de ceux qui commettent des délits réprimés par la loi".