"Il a été décidé de ne pas autoriser la tenue de cette marche", indique dans un communiqué la préfecture locale, selon l'agence de presse MAP.
Cet appel à manifester avait été lancé par Nasser Zefzafi, le leader du "hirak" ("la mouvance", nom donné localement au mouvement de contestation, ndlr), avant son arrestation fin mai par la police.
Si la quasi-totalité des figures de la protestation ont été arrêtées depuis, l'appel à manifester a cependant continué à être relayé par les réseaux sociaux.
"Les autorités locales n'ont reçu aucune déclaration" de manifestation, a justifié la préfecture.
La marche "est de nature à porter atteinte au droit de la population à un climat sécuritaire sain", a-t-elle ajouté.
La préfecture a appelé "les organisateurs potentiels à se conformer à cette décision" et prévenu que "toutes les mesures nécessaires" avaient été prises pour son application.
Selon ses organisateurs, cette "marche pacifique" était organisée notamment pour exiger la "libération" des prisonniers du "hirak", protester "contre la répression" et "maintenir le combat populaire contre le makhzen (pouvoir)".
Elle était prévue alors que de nombreux Rifains résidant en Europe, qui affichent un fort soutien au "hirak", sont de retour au pays pour les vacances.
Depuis la mort fin octobre 2017 d'un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures, la province d'Al-Hoceïma a été le théâtre de nombreuses manifestations pour exiger le développement d'une région historiquement frondeuse, que ses habitants jugent marginalisée.
La relance par l'Etat d'un vaste plan d'investissements et de chantiers d'infrastructures n'a toutefois pas suffi à désamorcer la colère.
Le mois de mai a été marqué par l'arrestation des figures du mouvement. Des heurts se sont également multipliés avec les policiers qui ont empêché tout rassemblement.
La tension est retombée d'un cran en juillet avec le retrait des policiers de lieux publics emblématiques à Al-Hoceïma, une mesure décidée en signe d'apaisement, selon les autorités locales.
Mais le mouvement perdure, avec la poursuite d'attroupements improvisés de jeunes sur les plages.
Selon un dernier bilan officiel, 176 personnes ont été placées en détention préventive. Cent-vingt sont actuellement jugées, dont certaines en liberté provisoire. Des peines allant jusqu'à 20 mois de prison ont été déjà prononcées en première instance.
Avec AFP