Le Premier ministre marocain prend la tête du parti islamiste

Saad Eddine El Othmani le 27 juillet 2012.

Le chef du gouvernement marocain Saad Eddine El Othmani, issu du parti Justice et développement (PJD), a été élu dimanche secrétaire général de cette formation islamiste, à la tête du gouvernement de coalition au Maroc depuis 2011.

M. El Othmani, 61 ans, a été élu à l'issue d'un congrès de son parti, a indiqué le PJD sur son site internet.

Il succède à l'ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, patron incontesté du PJD depuis 2008 et poids lourd de la vie politique marocaine.

M. Benkirane, 63 ans, très populaire pour sa verve et son sens de la formule mais jugé populiste par ses détracteurs, avait été nommé chef du gouvernement après la victoire historique de son mouvement lors des législatives de 2011, dans le contexte du Printemps arabe.

Son parti ayant de nouveau remporté les élections l'an dernier, il avait tenté en vain de former une nouvelle coalition avant d'être limogé par le roi Mohammed VI et remplacé par M. El Othmani, réputé homme de consensus et considéré comme moins charismatique.

Fin novembre, au terme d'une âpre guerre d'influence entre les grandes figures du PJD, Abdelilah Benkirane s'est vu refuser la possibilité d'un troisième mandat à la tête de son mouvement islamiste, signant vraisemblablement la fin de sa carrière politique.

Psychiatre et titulaire d'un diplôme sur la charia (droit islamique), M. El Othmani retrouve dimanche un poste qu'il avait déjà occupé de 2004 à 2008, période durant laquelle il avait contribué à améliorer l'image du parti islamiste.

Mais sa nomination en mars dernier à la tête du gouvernement, après le limogeage de M. Benkirane, et ses larges concessions pour la formation d'une coalition, avaient suscité des remous dans les rangs de la formation islamiste.

Au regard de son score électoral, le parti s'était vu attribué peu de ministères clés, M. El Othmani ayant accepté de céder les portefeuilles stratégiques à des formations ayant les faveurs du Palais.

Avec AFP