Un collectif parle de "nettoyage ethnique" dans le Nord du Faso

Le CISC accuse l’Etat d’être complice des groupes d’autodéfense, Ouagadougou, le 17 janvier 2020 (VOA/Kader Traoré)

Huit jours après les attaques contre les villages de Dinguila, Ramdolah et Barga dans la région du nord du Burkina Faso, une association de droits de l’homme accuse les groupes d’autodéfense Koglweogo d’être les auteurs de ce massacre.

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) dénonce aussi l’attitude du gouvernement qui ne fait pas assez, selon l’organisation, pour protéger les populations.

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8 jours après les attaques contre les villages de Dinguas, Ramdolah et Barga


Cette tuerie avait fait 43 victimes civiles le 8 mars - tous des Peuls, selon le collectif. Un des blessés est décédé plus tard à l’hôpital de Ouahigouya, portant le bilan à 44. Le gouvernement pointe du doigt des hommes armés non identifiés.

Bien avant, un drame similaire avait eu lieu en janvier 2019 dans la localité de Yirgou, dans le centre-nord du Faso. Des groupes d’autodéfense appelés Koglwéogo avaient fait officiellement 47 morts, selon le gouvernement (216 selon le CISC).

Pour le CISC, il s’agit d’un nettoyage ethnique.

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Alors que le gouvernement explique qu’il s’agit d’une tuerie perpétrée par "des hommes armés non identifiés", le collectif n'est pas d'accord et estime que "les bourreaux ont été bel et bien identifiés par des témoins".

"Sur ce point, nous avons affirmé, sur la base des témoignages que nous avons recueillis, que le crime a été commis par un groupe d’autodéfense Koglwéogo, originaire de la zone de Titao", a dit sans détour Me Ambroise Farama, avocat du collectif.

Justice n’a toujours pas été rendue plus d’un an après le massacre de Yirgou, le plus grave de l’histoire du Burkina qui a fait 47 morts selon le gouvernement et plus de 200 selon le CISC.

En attendant que la lumière soit faite officiellement, ces dernières tueries attribuées au même groupe par des témoins, viennent fragiliser le climat social au Burkina déjà marqué par l’insécurité.

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