Massacre de Marikana : le gouvernement sud-africain prêt à compenser les familles des victimes

Des mineurs manifestent devant la mine de platine de Marikana, en Afrique du Sud, 25 Juin, 2014.

Le gouvernement sud-africain annonce vouloir faire une pour compenser financièrement "dans les prochains mois" les familles des victimes du massacre de Marikana, au cours duquel 34 mineurs en grève avait été tués et des dizaines d'autres blessés par la police en 2012.

Le gouvernement "est prêt à faire une offre pour mettre fin au litige dans les prochains mois", une fois qu'un montant sera déterminé, indique le communiqué de la présidence.

"Le gouvernement est actuellement en train de déterminer la somme pour chaque plaignant (...) pour régler les actions en justice", précise le texte.

Les mineurs, qui réclamaient le doublement de leur salaire, avaient été abattus le 16 août 2012 à Marikana, sur le site de la mine de platine de la société Lonmin, par la police venue briser la grève, dans la pire fusillade policière depuis la fin de l'apartheid en 1994.

Cette mine est située à quelque 140 km au nord-ouest de Johannesburg.

L'an dernier, les familles des victimes avaient déposé des plaintes au civil contre l'état sud-africain, réclamant des compensations pour les 326 personnes qui dépendaient financièrement des mineurs tués.

Selon Bongani Ngqulunga, le porte-parole de la présidence interrogé par l'AFP, les plaintes concernent des proches qui ont perdu leur soutien financier mais aussi des blessés lors de la tuerie ou des personnes ayant été arrêtées abusivement.

Cette proposition intervient deux jours après la commémoration à Marikana des quatre ans du massacre. Aucun membre du gouvernement n'était présent à cette commémoration.

"Cette déclaration est la bienvenue mais cela va encore prendre plusieurs mois pour ces veuves qui n'ont rien eu pendant plusieurs années", a réagi George Bizos, l'un des avocats des victimes.

"Je demande à ce que cela soit étudié d'urgence", a-t-il poursuivi.

Le rapport officiel de la commission d'enquête sur le massacre, rendu public en juin 2015, avait surtout pointé du doigt la police sud-africaine, mais avait exonéré les dirigeants politiques de toute responsabilité et ne préconisait aucune compensation financière.

Le massacre avait été précédé pendant plusieurs jours de violents affrontements entre grévistes, vigiles de la mine et policiers, qui avaient fait dix morts.

Avec AFP