Mauritanie: sept membres d'un mouvement de jeunes opposants inculpés et écroués (source judiciaire)

Nouaakchott, capitale de la Mauritanie.

Sept jeunes, membres d'un mouvement d'opposition de Mauritanie, ont été inculpés et écroués lundi pour "violences" à l'issue du procès d'un militant de leur organisation et journaliste condamné pour avoir lancé sa chaussure contre un ministre, a appris l'AFP de source judiciaire.

Le journaliste mauritanien Cheikh Baye Ould Mohamed, animateur du site d'information "Meyadine" (Domaines, en langue arabe), a été condamné le 15 juillet à trois ans de prison pour avoir lancé, le 30 juin, sa chaussure sur le ministre porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, sans l'atteindre, le qualifiant de "ministre du mensonge".

M. Ould Mohamed, qui était poursuivi pour "outrage et violence contre une autorité publique", est militant du "Mouvement du 25 février", auquel appartiennent les sept jeunes inculpés et écroués lundi; un mouvement né dans le sillage du printemps arabe et opposé au président Mohamed Ould Abdel Aziz.

"Les sept jeunes ont été inculpés sous la procédure du flagrant délit et écroués pour violences en salle d'audience", a affirmé à l'AFP la source judiciaire mauritanienne jointe par téléphone, sans donner plus de détail.

Ils "avaient vivement protesté contre le verdict" prononcé contre M. Ould Mohamed, en "jetant leurs chaussures par terre et huant le juge qui a ordonné leur arrestation en flagrant délit" à l'issue du procès du 15 juillet à Nouakchott. Ils seront jugés jeudi, selon la même source.

L'avocat de Cheikh Baye Ould Mohamed, Me Brahim Ould Ebetty, a décidé d'interjeter appel en sa faveur. Il compte déposer cette semaine une demande de mise en liberté provisoire pour son client, a indiqué lundi à l'AFP Me Ould Ebetty.

Plusieurs partis d'opposition avaient condamné la peine prononcée contre le journaliste, le qualifiant de "politique", et ont réclamé sa remise en liberté "immédiate".

(Avec AFP)