C'est une foule immense, un concert de klaxons,des tam-tams et cris de joie qui ont accompagné le militant anti-esclavagiste à sa sortie de prison.
Dans sa première réaction après sa sortie de prison, Biram Ould Dah Oul Abeid a déclaré en exclusivité à VOA Afrique. "Nous sommes sortis grâce aux fruits de la résistance, une résistance à toutes les manœuvres, une résistance à l’arrestation arbitraire, à l’emprisonnement injuste, aux persécutions dans la prison, aux privations de tous les droits. Nous considérons que c’est une victoire déterminante contre le pouvoir dictatorial, raciste et esclavagiste de Mohammed Ould Abdel el Azziz."
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La Cour suprême mauritanienne avait ordonné la libération immédiate de Biram Ould Abeid et Brahim Ould Bilal avait annoncé plus tôt dans la journée leur avocat, Me Brahim Ould Ebetty.
La haute juridiction a requalifié les faits, d'appartenance à une organisation non reconnue et de rébellion contre la force publique, en attroupement maintenu après les premières sommations, passible de deux mois à un an de prison, a précisé Me Ould Ebetty.
"La Cour suprême a estimé que le tribunal de Rosso et la cour d'appel d'Aleg ont fait une mauvaise qualification des faits qui sont reprochés aux deux hommes", a-t-il indiqué, en référence aux juridictions qui les ont condamnés, respectivement en janvier 2015 et en août 2015.
"Les peines qu'ils auraient dû encourir ne devaient pas dépasser un an, or, cette période est dépassée. Les deux hommes ont donc été remis en liberté. Leur libération a été accueillie dans la joie par des milliers de personnes à Nouakchott. Alors qu'ils sortaient juste de prison, VOA Afrique était aussi en ligne avec un membre de l’IRA, le conseiller de Biram, Ahmadi Ould Dah Bouss, qui décrivait la joie collective.
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Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG anti-esclavagiste, et son adjoint Brahim Ould Bilal, ont été condamnés avec Djiby Sow, président d'une ONG qui lutte pour les droits culturels, à la suite de leur arrestation en novembre 2014 à Rosso.
Djiby Sow a bénéficié en juin 2015 d'une remise en liberté provisoire pour raisons de santé.
Malgré l'abolition officielle de l'esclavage dans ce pays en 1981, le phénomène persiste, selon des ONG. En août 2015, la Mauritanie a adopté une nouvelle loi faisant de l'esclavage un "crime contre l'humanité", réprimé par des peines allant jusqu'à 20 ans de prison ferme, contre cinq à dix ans auparavant.
Le pays s'est également doté en décembre de trois tribunaux spécialisés dans les affaires d'esclavage et a décrété le 6 mars "Journée nationale de lutte contre les pratiques esclavagistes".
Avec AFP