L'ambassadeur d'Israël à l'Unesco a affirmé lundi que la directrice générale de cet organisme avait été menacée de mort après avoir émis des réserves sur un projet de décision concernant les lieux saints de Jérusalem.
Ce texte, présenté par sept pays arabes, a été adopté jeudi par une commission de l'Organisation des Nations unies pour la culture et l'éducation (Unesco) et aussitôt dénoncé en Israël comme niant le lien millénaire entre les juifs et Jérusalem.
Il doit faire l'objet mardi d'un autre vote, cette fois pour une éventuelle adoption définitive par le Conseil exécutif de l'Unesco, réuni en séance plénière.
"Les pays arabes se conduisent avec des manières odieuses de voyou contre le reste du monde et la direction de l'Unesco. La directrice générale (Irina Bokova) a reçu des menaces pour sa vie et sa protection a dû être renforcée", a indiqué lundi l'ambassadeur Carmel Shama-Cohen à la radio publique israélienne.
"Ces menaces lui ont été adressées à la suite des critiques qu'elle a émises" contre les votes intervenus jeudi en commission, a ajouté le diplomate israélien.
Après leur vote jeudi en commission de deux projets de décision sur "la Palestine occupée" (24 voix pour, 6 contre et 28 abstentions), Israël avait annoncé la suspension de sa coopération avec l'Unesco, basée à Paris.
La colère d'Israël porte notamment sur des dispositions concernant l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée depuis 1967 par Israël et depuis annexée, une annexion considérée comme illégale par l'ONU.
L'esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l'islam et le site le plus sacré pour les juifs qui le révèrent comme le mont du Temple.
La Jordanie administre le site mais Israël en contrôle tous les accès.
Le texte voté jeudi à l'Unesco dénonce les empiètements israéliens sur l'autorité de la Jordanie, les incursions israéliennes sur l'esplanade des Mosquées ou encore les restrictions d'accès imposées aux fidèles musulmans.
Le jour du vote, Mme Bokova avait pris ses distances avec ce texte, estimant que "le patrimoine de Jérusalem est indivisible" et que "chacune de ses communautés a droit à la reconnaissance explicite de son histoire et de son lien avec la ville".
"Nier, occulter ou vouloir effacer l'une ou l'autre des traditions juive, chrétienne ou musulmane revient à mettre en péril l'intégrité du site", avait-elle dit.
Avec AFP