Un communiqué du gouvernement, précise que le rendez-vous programmé pour le lendemain a été reporté sine die en raison des "spéculations" faisant état de la possible signature d'un accord migratoire. Celui-ci prévoirait de faire du Guatemala un "pays tiers sûr" où les migrants désireux de se rendre aux Etats-Unis feraient les démarches de demande d'asile.
Le gouvernement guatémaltèque, qui avait annoncé la visite à Washington du chef de l'Etat jeudi dernier pour traiter de "sujets de migration et de sécurité", a observé le mutisme le plus total sur l'agenda exact du rendez-vous avec Donald Trump. Ce silence officiel a laissé libre cours aux "spéculations" sur la conclusion d'un accord migratoire, d'autant que des responsables gouvernementaux ont reconnu l'existence de négociations à ce sujet.
Lire aussi : Trump confirme une opération d’expulsion de migrants sans-papiers ce week-endLa polémique intervient moins d'un mois avant le second tour le 11 août de l'élection présidentielle qui doit décider qui, de la sociale-démocrate Sandra Torres ou du candidat de droite Alejandro Giammattei, succédera en janvier au président Morales.
Les opposants à un accord migratoire font valoir que le Guatemala ne peut pas jouer le rôle de réceptacle des migrations à destination des Etats-Unis, étant lui-même l'un des principaux émetteurs de candidats au "rêve américain".
Trois recours seront examinés dimanche après-midi par la Cour constitutionnelle du Guatemala contre un éventuel accord avec Washington, rejeté en outre par les deux finalistes de la compétition présidentielle.
Pour Amnesty International (AI) et d'autres organisations de défense des droits de l'homme, le Guatemala ne réunit pas les conditions pour être un "pays sûr". "La législation au Guatemala (...) ne permet pas de distinguer ceux qui recherchent une protection contre la violence ou de graves menaces pour leur sécurité et les autres", relève Juliana Cano Nieto, directrice adjointe d'AI pour les Amériques.
L'administration de Donald Trump a supprimé en mars ses aides au "Triangle du Nord" centroaméricain (Salvador, Guatemala et Honduras), à la demande du président républicain qui les accuse de ne "rien" faire pour empêcher les migrants de se rendre aux Etats-Unis.
La misère dont souffrent 59% des 17,7 millions d'habitants du Guatemala ainsi que la violence des gangs criminels, poussent chaque année des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à chercher une vie meilleure aux Etats-Unis.
Avec AFP