"Ca ne va pas, si quelques pays croient qu'ils peuvent résoudre le problème en mettant un poids supplémentaire sur le dos de l'Allemagne", "en laissant passer, en ne contrôlant pas" les migrants, a déploré M. de Maizière sur la chaîne de télévision publique ARD.
"Même pour des raisons de sécurité, c'est inacceptable. Nous n'allons pas continuer à accepter ça durablement", a-t-il mis en garde.
En dépit des critiques de l'UE et de la Grèce, qui redoute les risques d'engorgement de demandeurs d'asile, Vienne a inauguré vendredi un strict quota journalier de demandeurs d'asile admis sur son territoire : depuis le pays n'admet plus que 80 demandeurs d'asile par jour, et 3.200 personnes en transit vers d'autres pays comme l'Allemagne.
"Les contingents quotidiens (de réfugiés) sont des demandeurs d'asile qui vont rester en Autriche. C'est une décision autrichienne. Mais dire que 3.200 peuvent continuer vers l'Allemagne, c'est un mauvais signal", a-t-il insisté. "Le nombre est beaucoup trop élevé. Nous ne l'acceptons pas et c'est pourquoi il faut que nous en parlions".
"Jeudi prochain, il y a le Conseil des ministres de l'Intérieur (de l'UE) et là, nous en parlerons de façon claire", a-t-il prévenu. Sur la question de la protection des frontières extérieures de l'UE, M. de Maizière a reconnu que "le temps presse, c'est clair pour tout le monde".
Lors du dernier sommet européen à Bruxelles sur la crise migratoire qui secoue l'UE, en fin de semaine, "nous nous sommes mis d'accord sur le fait que la protection des frontières avec la Turquie (...) avait la priorité", a-t-il dit, évoquant des solutions comme l'intervention de Frontex ou de l'Otan ou le renvoi de réfugiés en Turquie.
Mais si ces mesures ne fonctionnent pas, "alors nous devrons en trouver de nouvelles (au niveau européen). Le cas échéant, la protection de l'espace Schengen devra être déplacée sur d'autres frontières", a-t-il mis en garde, suggérant une exclusion de la Grèce de l'espace Schengen, un scénario catastrophe pour Athènes.
Avec AFP