Mission de l'Union africaine : l'ONU espère que Bujumbura revienne sur sa décision

Des hommes transportent un cadavre dans le quartier Nyakabiga de Bujumbura, Burundi, le 12 décembre 2015. (AP Photo)

Selon l'ambassadrice américaine à l'ONU, les discussions continuent avec le gouvernement burundais au sujet du déploiement d'une mission de l'Union africaine pour mettre fin aux violences.

L'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power a dit lundi 21 décembre espérer que le gouvernement burundais reviendra sur sa décision de refuser le déploiement dans le pays d'une mission de l'Union africaine (UA) pour tenter de stopper les violences.

"Nos collègues africains nous disent que les discussions continuent avec le gouvernement burundais", a-t-elle déclaré à la presse. "Nous espérons que ce n'est pas la réponse finale" de Bujumbura, a ajouté Mme Power qui préside en décembre le Conseil de sécurité de l'ONU.

L'UA avait décidé vendredi de créer une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5 000 hommes pour une durée de six mois renouvelables. Mais le gouvernement burundais a catégoriquement refusé et le Parlement a lui aussi dénoncé cette initiative.

Cette mission serait "très importante pour offrir une protection aux civils et leur redonner confiance", a affirmé Mme Power.

Médiation

Elle a aussi rappelé l'importance de la médiation entreprise par le président ougandais Yoweri Museveni qui "est très impatient de commencer, vers la fin du mois" des négociations. Celles-ci devraient impliquer le gouvernement et "un échantillon large et représentatif de l'opposition", a-t-elle souligné.

"Il faut faire des progrès sur ce point", a-t-elle ajouté.

Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril de M. Nkurunziza à un troisième mandat, jugé par ses adversaires contraire à la Constitution

L'échec d'un coup d'Etat en mai, la répression brutale de six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura à la mi-juin et la réélection de M. Nkurunziza lors d'un scrutin controversé à la mi-juillet n'ont pas empêché l'intensification des violences, désormais armées.

Avec AFP