Mobilisation limitée pour l'appel de l'opposition en RDC

La police a quadrillé la ville de Kinshasa, RDC, 30 novembre 2017

L'appel à manifester mardi de l'opposition en République démocratique du Congo, rejeté par les autorités, a rencontré un écho très limité, avec par endroits quelques dizaines de personnes dispersées et des villes au ralenti.

L'opposition tentait de mobiliser une nouvelle fois contre le calendrier qui renvoie au 23 décembre 2018 les élections pour organiser le départ du président Joseph Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin il y a un an, le 20 décembre 2016.

Le Rassemblement de l'opposition conteste ce calendrier et demande une "transition sans Kabila" dès le 1er janvier 2018.

Le gouverneur de la capitale Kinshasa avait prévenu le principal parti du Rassemblement, l'UDPS, qu'il "ne saurait prendre acte" de son intention d'organiser une "marche pacifique", parce "la commission électorale a déjà fixé l'opinion (nationale et internationale) sur la date de la tenue des élections".

L'appel de l'opposition s'est traduit par un ralentissement de l'activité à Kinshasa, où la circulation était bien plus fluide que d'habitude.

Sans être massive, la présence policière était plus importante qu'un jour ordinaire, à l'image d'un camion de police à l'entrée de la rue menant vers la résidence du chef de l'opposition Félix Tshisekedi dans la commune de Limete.

Le parquet prés le tribunal de paix de Lubumbashi a été incendié par les manifestants, le 19 décembre 2017. (VOA/Narval Mabila)

A Lubumbashi (sud-est), ​les manifestants ont mis le feu au parquet prés le tribunal de paix de Lubumbashi.

Les activités sont paralysés en grande partie dans la commune.

A Bukavu (est), une dizaine de personnes qui tentaient de se regrouper ont fui par peur d'être arrêtées par des policiers du groupe mobile d'intervention. Une autre tentative de rassemblement aurait été dispersé à Mbuji Mayi (Kasai, centre), selon le site actualité.cd.

A Goma (est), la ville est quadrillée depuis lundi par les forces de l'ordre en raison d'une conférence des 26 gouverneurs provinciaux, en présence du président Kabila.

La précédente journée de mobilisation le 30 novembre s'était soldée par un mort, des dizaines de blessés et d'arrestations.

Des dizaines de personnes avaient été tuées en septembre 2016 et décembre 2016 à Kinshasa, lorsque des manifestants étaient descendus dans la rue pour demander le départ M. Kabila à la fin de son mandat le 20 décembre 2016.

Un accord majorité-opposition avait alors été trouvé sous l'égide de l'église catholique le 31 décembre 2016 prévoyant des élections au plus tard en décembre 2017.

La communauté internationale a pris acte du nouveau calendrier renvoyant les élections au 23 décembre 2018, sous plusieurs conditions, dont le respect du droit de réunion.

Avec AFP