Le reporter de guerre Orkhan Djemal, le documentariste Alexandre Rastorgouïev et le caméraman Kirill Radtchenko ont été tués dans la nuit du 30 au 31 juillet par des hommes armés. Les autorités russes ont affirmé privilégier la thèse de voleurs.
Au cours d'une cérémonie religieuse dans une église orthodoxe proche de la place Rouge, plusieurs personnalités du monde médiatique russe, comme l'ex-journaliste vedette de télévision russe Léonid Parfionov, ont dit adieu à Alexandre Rastorgouïev, certains certains retenant à peine leurs larmes.
"Dans sa vie, il n'a jamais été l'objet d'une telle attention", s'est exclamée en larmes la documentariste Lioubov Arkous. Pour elle, Rastorgouïev, "inconfortable et intransigeant, n'a jamais été un dissident: il s'est toujours adressé au Dieu, non pas au pouvoir".
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Connu pour ses documentaires, parfois controversés, au regard sans fard sur la Russie, Alexandre Rastorgouïev a signé notamment "La chaleur des tendres. Plage très, très sauvage", qui présente des scènes de vie de personnage souvent grotesques sur les plages de la mer Noire. Le film a obtenu en 2006 le prix spécial du jury au Festival international du film documentaire d'Amsterdam.
Auteur d'une série de courts métrages sur le mouvement de protestation en Russie et l'opposant numéro un Alexeï Navalny, Rastorgouïev avait été arrêté en 2011 lors d'une manifestation contre le retour de Vladimir Poutine au Kremlin.
A quelques kilomètres de là, plusieurs centaines de personnes se sont recueillies dans la cour de la mosquée centrale de Moscou devant la dépouille d'Orkhan Djemal, reporter de guerre chevronné de 51 ans.
"S'il y avait plus de personne comme mon père, le monde serait meilleur", a lancé son fils adolescent Mansour.
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Pour son ami Maxime Chevtchenko, journaliste connu pour ses positions pro-Kremlin, "toute la vie d'Orkhan a été un exploit, une lutte pour la justice".
Une cérémonie d'adieu avec le cameramen Kirill Radtchenko, 33 ans, s'est déroulée à huis clos dans la matinée dans une morgue au sud de Moscou.
Les trois journalistes enquêtaient sur les activités en Centrafrique de la société militaire privée Wagner, qui s'est illustrée notamment en Syrie, pour le Centre de gestion des investigations, un projet lancé par l'opposant russe en exil Mikhaïl Khodorkovski.
Depuis début 2018, la Russie a déployé des instructeurs militaires en Centrafrique, livré des armes à l'armée nationale et assure la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra, dont le conseiller à la sécurité est un Russe.
Avec AFP