MSF: la Guinée, à nouveau menacée par le virus à Ebola

Un volontaire de la Croix-Rouge guinéenne aidant un volontaire à se protéger contre le virus à Ebola (Photo CDC)

Jérôme Mouton, chef de mission MSF en Guinée, explique qu’alors qu'on croyait l'épidémie pratiquement jugulée en juillet, on signale aujourd’hui un nombre croissant de malades en Guinée.

Face à une nouvelle flambée de la fièvre hémorragique à virus Ebola à Conakry, les capacités d’accueil du centre Ebola de Médecins sans Frontières (MSF) dans la capitale guinéenne approchent de la saturation, en dépit des derniers efforts pour déployer d’autre lits et renforcer le personnel médical. Notamment, le centre Ebola de Donka a pratiquement atteint ses limites physiques, explique l’ONG dans un communiqué.

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Ecoutez Jerome Mouton Chef de mission MSF en Guinee.mp3

Dans une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA), Jérôme Mouton, chef de mission MSF en Guinée, a expliqué qu’alors que le mois de juillet avait permis d’espérer la fin de l’épidémie en Guinée, on signale aujourd’hui un nombre croissant de malades. On était pourtant « à deux doigts » d’avoir terminé la lutte contre l’épidémie en Guinée, soupire M. Mouton.

Que s’est-il passé ? La situation au Libéria et au Sierra Leone s’est dégradée « de façon dramatique », poursuit le responsable. Face à l’effondrement des systèmes de santé, et à l’insécurité économique croissante dans ces deux pays – « notamment les mesures de coercition qui ont été prises » - les gens ont passé la frontière pour chercher des secours en Guinée.

« Dans ces gens qui viennent de ces pays et qui entrent en Guinée, une proportion d’entre eux, mathématiquement, est en période d’incubation », a poursuivi M. Mouton. « Ils ont été infectés dans leur pays … et une fois arrivés ici, ils développent les symptômes. Et comme ce mouvement de population continue, voir éventuellement s’amplifie … la proportion de gens porteurs de la maladie qui entre en Guinée augmente ».