Le Kenya a expulsé un représentant du chef rebelle Riek Machar vers le Soudan du Sud, ont indiqué vendredi aussi bien un officiel kényan qu'un membre de l'opposition sud-soudanaise. L'opposant qui confirme la nouvelle dit craindre pour sa vie.
Riek Machar "a immédiatement contacté les autorités kényanes", a déclaré M. Roman dans un communiqué. "Au cours d'une conversation téléphonique avec le vice-président William Ruto, il a plaidé pour que James Gatdet Dak ne soit pas expulsé vers Juba en raison de profondes inquiétudes pour sa vie".
L'expulsion de James Gatdet Dak a été confirmée à l'AFP par un officiel kényan, sous couvert d'anonymat, qui n'a pas donné d'explication.
A Juba, le porte-parole du président Salva Kiir, Ateny Wek Ateny, a confirmé à l'AFP la présence de M. Gatdet au Soudan du Sud, sans fournir plus de détails. "Je ne souhaite pas commenter cette question", a-t-il dit.
Juste avant son arrestation, James Gatdet Dak s'était félicité du "changement de commandement de la force onusienne de la Minuss au Soudan du Sud", en référence au limogeage mardi par l'ONU du général kényan en charge des Casques bleus dans le pays.
Le général Johnson Ondieki a été limogé pour sanctionner l'inaction des Casques bleus lors de violences de juillet à Juba entre troupes gouvernementales et rebelles. Cette décision de l'ONU a rendu furieuses les autorités kényanes.
M. Gatdet a immédiatement été placé en détention à son arrivée à Juba, selon M. Roman.
Une intervention du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) à Nairobi n'a pas permis d'empêcher l'expulsion, selon la même source.
"L'expulsion de James Gatdet Dak est une violation de la convention de Genève. Le gouvernement kényan est l'un des garants de l'accord de paix signé en 2015 et nous ne nous attendons pas à ce qu'il mette en danger la vie d'un innocent", a ajouté M. Roman.
Riek Machar a fui son pays après les combats qui ont opposé du 8 au 11 juillet à Juba ses forces à celles du président Kiir, et se trouve actuellement en Afrique du Sud. Il a appelé à une nouvelle "résistance populaire armée".
Sa désignation au poste de vice-président était l'un des points-clés du fragile accord de paix signé en août 2015 avec M. Kiir pour mettre fin à la guerre civile débutée en décembre 2013.
Avec AFP