Cette vente a donné lieu à un virement de 319 millions de dollars (297 millions d'euros) des comptes à Paris d'une société publique nigérienne vers un compte à Dubaï, selon ce collectif.
Nous avons "décidé de saisir officiellement et directement le doyen des juges d'instruction", a déclaré à la presse Moussa Tchangari, un des dirigeants de ce collectif.
"C'est une affaire grave" dont "la justice nigérienne devrait normalement (se) saisir" pour "ouvrir une enquête", a souligné M. Tchangari, également président de l'ONG Alternative espace citoyens (AEC), en promettant de rester "mobilisé" pour que "cette affaire ne reste pas impunie".
A la demande de l'opposition, les députés nigériens ont mis en place il y a une semaine une commission de dix membres pour enquêter sur cette affaire, révélée mi-février par l'hebdomadaire indépendant nigérien Le Courrier et qui défraie la chronique dans cet Etat pauvre mais riche en uranium.
Selon le Courrier, plusieurs noms de société y apparaissent , dont celui du groupe nucléaire français Areva.
Les députés ont déjà commencé leur travail et "entendu plusieurs protagonistes" de l'affaire, a indiqué une source parlementaire.
D'après Le Courrier, à l'issue d'une complexe et tortueuse série de transactions d'uranium impliquant plusieurs entreprises française (dont Areva), russe et libanaise, un virement bancaire "de 319 millions de dollars" a été effectué le 12 décembre 2011 du compte parisien de la Sopamin (Société de Patrimoine des mines du Niger, Société d'Etat) vers le "compte de (la société libanaise) Optima à Dubaï".
Selon le journal, qui publie des fac-similés des transactions, le nom de l'actuel ministre des Finances Hassoumi Massoudou, alors directeur de cabinet du président du Niger Mahamadou Issoufou, apparaît dans les documents liés à cette affaire.
Dénonçant une "manipulation de l'opposition", le ministre a assuré qu'"aucun gramme d'uranium" n'avait "échappé à la chaîne transparente et connue d'achat et de vente d'uranium dans ce pays", par ailleurs contrôlée "par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA)".
Selon M. Massoudou, l'opération a au contraire été profitable au Niger qui a reçu en 2011 la somme de "800 millions de francs CFA" (1,2 million d'euros) en échange de l'utilisation du "nom de la Sopamin" dans une opération de "trading légale" et "régulière".
Avec AFP