Après une semaine de grève et de manifestations contre la hausse des prix du pétrole au Nigéria, le gouvernement a décidé de faire marche arrière. Il y aura une baisse à la pompe, comme l’exigeaient les syndicats, mais le pouvoir central n’entend pas maintenir la subvention du secteur pétrolier.
Le président Goodluck Jonathan a finalement plié sous les pressions de la rue. Dans un message télévisé lundi, il a fait savoir que le litre d’essence coûtera désormais environ 60 cents, donc 35% de moins.
"Nous constatons les difficultés du peuple nigérian et, après considération et consultations avec les dirigeants de l’Assemblée nationale, le gouvernement a approuvé la réduction du prix de l’essence à la pompe," a-t-il annoncé.
Conséquence immédiate, les leaders syndicaux du Nigeria ont annoncé la suspension de la grève illimitée déclenchée la semaine dernière, et qui a pratiquement paralysé le pays.
Malgré tout, le prix du litre de carburant dépasse les 45 cents que les Nigérians payaient avant l’élimination de la subvention, le 1er janvier. Cette subvention représentait l’un des rares avantages que la richesse pétrolière du Nigéria offrait aux citoyens ordinaires. Ainsi, d’un jour à l’autre, le prix du carburant est passé de 45 centimes le litre à 94 centimes.
La mesure annoncée lundi par le pouvoir ne fait pas l’unanimité. D'aucuns souhaiterait un retour au statu quo ante, sinon une baisse encore plus prononcée.
Mais le président nigérian croit que son pays ne peut plus se payer le luxe d’une subvention pétrolière de 8 milliards de dollars. Il a promis d’employer cet argent, de préférence, dans les infrastructures et les programmes sociaux.