Un ancien gouverneur condamné à 5 ans de prison pour corruption au Nigeria

Muhammadu Buhari

Un ancien gouverneur nigérian a été condamné lundi à cinq ans de prison pour corruption dans son pays, devenant l'une des premières figures politiques majeures jugées coupables dans le cadre de la lutte anticorruption du président Buhari.

James Bala Ngilari a été jugé coupable de violation des procédures régulières d'attribution de contrats pour l'achat de 25 voitures d'un montant total de 167,8 millions de nairas (497.000 euros), selon un communiqué.

Il a été le gouverneur de l'Etat d'Adamawa (nord-est) d'octobre 2014 à mai 2015, lorsque son parti, le Peoples Democratic Party (PDP, de l'ancien président Goodluck Jonathan) était au pouvoir.

Au départ vice-gouverneur, il avait remplacé à la tête de l'Etat Murtala Nyako, limogé suite à des accusations de corruption - les poursuites sont toujours en cours.

Le tribunal a jugé M. Ngilari coupable de 18 chefs d'accusation - sur 19 - portés contre lui par l'agence anticorruption du Nigeria, la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), et n'a pas eu la possibilité de payer une amende.

"J'espère que sa condamnation et sa peine serviront à dissuader les gouverneurs actuels" d'éventuels détournements d'argent public, a affirmé le juge Nathan Musa.

L'avocat de la défense, Samuel Toni, avait plaidé la clémence en raison de la "contribution inestimable de son client quand il était le gouverneur de l'état pendant la période difficile (de l'insurrection de Boko Haram)".

Le groupe islamiste armé a mené de nombreuses attaques dans l'Etat de l'Adamawa au cours de l'année 2014, alors qu'il s'emparait de larges portions de territoire dans tout le nord-est du Nigeria, à l'apogée de sa puissance.

Avant d'être emprisonné, l'ancien gouverneur a affirmé aux journalistes que le jugement était biaisé et qu'il ferait appel.

Le président nigérian Muhammadu Buhari a été élu il y a deux ans lors d'une alternance démocratique sur la promesse de lutter contre la corruption endémique et le pillage des fonds publics par les politiciens et les fonctionnaires.

L'opposition dénonce toutefois une chasse aux sorcières, dans la mesure où la plupart des personnes arrêtées et mises en examen appartiennent au PDP ou ont servi dans l'administration précédente, sous Goodluck Jonathan.

Avec AFP