Lundi soir, des combattants de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) ont envahi la ville de Dapchi, dans l'Etat de Yobe, provoquant des combats avec l'armée qui ont fait un mort et trois blessés parmi les soldats, et cinq morts chez les insurgés.
Les jihadistes ont pillé des magasins et la maison d'un chef traditionnel avant avant l'intervention de militaires et de chasseurs membres de groupes d'autodéfense, ont raconté à l'AFP deux sources militaires et des habitants.
"Ils sont arrivés vers 17h30 et ont sévi pendant plus de quatre heures avant que les soldats ne viennent les combattre", a déclaré Bashir Manzo, un habitant de Dapchi.
Il n'y a pas eu de victimes civiles, selon ces différentes sources.
Dapchi a été le théâtre de l'enlèvement de plus de 100 écolières par ISWAP en février 2018. Les otages avaient ensuite été libérées suite à des négociations avec le gouvernement, sauf une chrétienne toujours détenue pour avoir refusé de renoncer à sa foi.
Lire aussi : Buhari dans le nord-est du Nigeria, où se multiplient les attaques jihadistesToujours lundi, deux femmes kamikazes se sont fait exploser vers 19H30 GMT dans la ville de Konduga, dans l'Etat voisin Borno, tuant deux personnes chez un milicien engagé dans la lutte anti-jihadiste.
"Notre collègue était ciblé (...) l'impact de l'explosion a détruit une partie d'une maison voisine, le tuant avec un vieil homme", a déclaré à l'AFP Ali Hassan, chef de la milice locale.
Cette attaque est caractéristique du groupe Boko Haram, avec qui ISWAP a fait scission en 2016, et qui utilise régulièrement des kamikazes pour viser des civils.
Konduga se trouve en brodure de la forêt de Sambisa, fief de Boko Haram d'où les kamikazes ont souvent lancé leurs attaques par le passé.
ISWAP est en revanche réputé cibler surtout les positions de l'armée. En mars, ses hommes avaient tué plus de 70 soldats dans une embuscade à Gorgi, près de Konduga.
Plus tôt lundi, des combattants de Boko Haram avaient aussi attaqué le village de Kautikeri dans le sud de l'Etat du Borno, décapitant un habitant et enlevant un éleveur avec ses 150 bovins, a affirmé à l'AFP Ayuba Alamson, un chef de la communauté de Chibok.
Lire aussi : Le Nigeria annonce une opération "massive" et régionale contre les jihadistes d'ISWAPDimanche, 20 civils avaient été tués par des tirs de roquette attribués à Boko Haram lors de l'attaque du village de Gajiganna, à 50 km de la capitale du Borno, Maiduguri.
"C'est devenu un modèle chaque année pour les insurgés d'intensifier les attaques près de l'Aïd pour saboter les célébrations", a déclaré le chef de la milice anti-jihadiste dans le Borno, Babakura Kolo, estimant que cette année "ne sera pas différente".