"Les cinq travailleurs humanitaires ont été libérés (...) après des jours de négociations avec l'Iswap", mercredi, a indiqué une source sécuritaire à l'AFP.
Ces travailleurs locaux d'organisations humanitaires internationales avaient été enlevés, ainsi que plusieurs autres personnes, dans deux incidents séparés par des insurgés de l'Iswap, une faction dissidente du groupe Boko Haram, qui, déguisés en soldats, interceptaient des véhicules sur une route près de Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno.
"Nous avons été libérés par nos ravisseurs aujourd'hui (mercredi)", a déclaré à l'AFP Asabe Musa, de l'ONG française Alima, précisant que deux des otages libérés travaillaient pour Alima et les trois autres respectivement pour la Croix-Rouge, Solidarity et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Lire aussi : Des jihadistes exécutent un humanitaire nigérian pris en otage"Nous avons été emmenés au quartier général de la DSS (l'agence nationale de renseignement) avant d'être remis à nos organisations", a-t-elle ajouté. "Nous sommes tous en bonne santé". Elle a précisé avoir passé la nuit avec ses "collègues (...) dans les locaux d'Alima à Maiduguri".
Les négociations pour la libération des otages avaient été initiées par la DSS, a précisé la source sécuritaire. On ignorait dans l'immédiat si une rançon a été versée aux ravisseurs.
Une soeur d'Asabe Musa, Vicky Musa, a déclaré à l'AFP que cette dernière avait pu parler à leur mère par téléphone depuis les locaux de la DSS après sa libération.
"Ma soeur a été autorisée à appeler notre mère et à confirmer sa libération ainsi que celle de quatre autres" otages, a-t-elle dit.
Asabe Musa et deux autres personnes avaient été enlevées le 22 décembre alors qu'elles se rendaient pour Noël de la ville de garnison de Monguno à Maiduguri, distante de 135 kilomètres.
Le 4 décembre, l'Iswap avait revendiqué l'enlèvement de deux employés de la Croix-Rouge et de 12 autres personnes sur une autre route près de Maiduguri.
L'Iswap enlève de plus en plus d'automobilistes aux check-points dans l'Etat du Borno, ciblant les forces de sécurité, les membres de milices antijhadistes et les chrétiens.
Selon les Nations unies, le conflit jihadiste qui dure depuis 10 ans dans le nord-est du Nigeria a fait plus de 36.000 morts et deux millions de déplacés. Il s'est propagé au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.