Nouvelle attaque sur un oléoduc dans le Delta au Nigeria

Des combattants du Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (MEDN) patrouillent dans les ruisseaux de la rivière Bonny, près de l'usine de GNL, dans la région pétrolière du delta du Niger, dans le sud du Nigeria, 18 septembre 2008. EPA / GEORGE Esi

Un groupe rebelle nigérian a revendiqué jeudi une nouvelle attaque d'oléoduc, dans l'Etat du Delta (sud), alors que le pays souffre d'une grave crise économique et énergétique.

Les Militants pour une justice sur les terres vertes du Delta (NDGJM), qui ont fait leur apparition en août dernier, ont annoncé dans un communiqué avoir "fait exploser l'oléoduc Unenurhie-Evwreni (...) vers 01h00 du matin, aujourd'hui, le 29 septembre 2016".

Ce canal d'acheminement, situé dans le district d'Ughelli dans la région pétrolière du Delta, est exploité par NPDC (Nigerian Petroleum Development Company), une filiale de la compagnie des hydrocarbures nationale, NNPC.

Les NDGJM ont dit avoir agi pour "prouver aux compagnies pétrolières internationales, méchantes et ingrates, et à leurs alliés de l'armée nigériane (...) que ces terres sont à +nous+".

Un agent des services nigérians (DSS) a confirmé cet incident, indiquant que le sabotage avait causé un incendie sur l'oléoduc.

"Nous avons alerté NPDC, et nous espérons qu'ils prendront les mesures nécessaires pour interrompre la fuite sur l'oléoduc", a indiqué l'agent des DSS. "Pour l'instant, nous pouvons dire que l'explosion a été faite à la dynamite, tout comme leur dernière attaque", a-t-il ajouté.

Ogheneochuko Emurotu, habitant de la commune voisine d'Evwreni, dit avoir entendu l'explosion dans la nuit, et a vu des troupes de l'armée déployées à la lumière du jour.

"Tôt ce matin, vers 06h00, des troupes de l'opération "Delta sécurisé" ont ratissé les environs pour récupérer des éléments pour leur enquête", a expliqué le riverain. "Mais ils ne pouvaient pas s'approcher du lieu de l'explosion à cause de l'incendie", a-t-il dit.

La dernière attaque des NDGJM a eu lieu le 18 septembre, dans le même district d'Ughelli. Le groupe a promis de mettre l'économie du Nigeria à genoux, alors que le pays traverse déjà une importante récession.

A cause des attaques, la production de pétrole a diminué de 21,5% par rapport à janvier, selon les chiffres de l'Opep pour juillet, et le Nigeria a perdu au profit de l'Angola sa place de premier exportateur de brut d'Afrique et souffre d'une grave pénurie de devises étrangères.

Un grand nombres de groupes rebelles ont attaqué des infrastructures d'hydrocarbures (gaz et pétrole) depuis le début de l'année, affirmant défendre les communautés locales qui n'ont jamais profité des bénéfices de l'or noir.

La région du Delta est particulièrement pauvre et manque cruellement d'infrastructures, malgré les milliards de dollars générés par l'extraction de pétrole depuis les années 1950.

Avec AFP