Nouveaux engins explosifs trouvés dans le New Jersey

Des policiers sont en patrouille sur le Jersey shore à Seaside Heights, près de Seaside Park, New Jersey, le 23 mai 2014.

La police américaine a trouvé plusieurs autres engins explosifs artisanaux, dont un s'est déclenché lors d'une tentative de désamorçage dans le New Jersey (est), près de New York, a annoncé le FBI qui continue d'enquêter sur trois attaques survenues ce week-end aux Etats-Unis.

Cette dernière découverte paraît d'autant plus inquiétante que la ville d'Elizabeth, où était le colis, est toute proche du deuxième aéroport de New York, Newark, et que le colis suspect a été trouvé dans la gare d'où partent les trains pour l'aéroport.

Les autorités ne voient pour l'instant aucune preuve d'une coordination entre les différents attentats ou tentatives, mais le fait qu'ils soient tous survenus en moins de 24 heures relance le débat sécuritaire dans la campagne présidentielle entre la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump.

New York, ville hôte lundi de l'Assemblée générale de l'ONU, a été la plus touchée, secouée samedi soir par l'explosion d'un engin dans le quartier animé de Chelsea, qui a fait 29 blessés.

Plus tôt samedi, dans le sud du New Jersey, une bombe artisanale avait explosé, sans faire de victimes, dans la ville de Seaside Park, sur le parcours d'une course à pied à laquelle participaient des centaines de coureurs, mais qui avait débuté avec retard.

Enfin dans le Minnesota (nord), un homme de 22 ans, qui serait, selon les médias, américain d'origine somalienne, a blessé samedi soir neuf personnes à l'arme blanche avant d'être abattu, dans un centre commercial de la ville de St. Cloud.

Cette attaque est la seule qui ait été revendiquée à ce stade par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Série d'engins explosifs

A New York, la bombe qui a explosé, ainsi qu'une autre trouvée un peu plus loin et que la police a pu désamorcer, étaient composées d'une cocotte minute, munie d'un téléphone à clapet, d'illuminations de Noël, de matière explosive et remplie de fragments métalliques, selon le quotidien New York Times, citant des responsables des forces de sécurité.

Selon la chaîne de télévision CNN, les enregistrements de vidéosurveillance obtenus par les autorités montrent un même homme près du lieu de l'explosion et près de la bombe qui n'a pas explosé.

Toujours à New York, cinq personnes ont été interpellées dimanche, selon les médias locaux, citant des sources policières. Mais le FBI a ensuite précisé que personne n'avait été inculpé.

Si les explosions n'ont pas été meurtrières, l'inquiétude est grande face à la série d'engins explosifs en jeu à New York et dans le New Jersey: deux à New York, quatre à Seaside Park, puisqu'outre celle qui a explosé, trois autres bombes à retardement ont été retrouvées sur place, qui n'avaient pas fonctionné. Et "jusqu'à cinq" à Elizabeth.

Le colis suspect dans cette dernière ville avait été repéré dimanche soir, devant la gare, par des passants ayant remarqué dans une poubelle un paquet dont sortaient "des fils et un tuyau", selon le maire de la localité. Un peu plus tard, le FBI confirmait que le paquet contenait "plusieurs engins explosifs artisanaux", et que l'un d'eux avait explosé, sans faire de blessé, lorsqu'un robot démineur avait "tenté de la désamorcer".

L'enjeu sécuritaire

Dimanche, le chef de la police de New York, James O'Neill, a indiqué que l'explosion de Chelsea n'avait été revendiquée "par aucun individu ni organisation". Pas de revendication non plus dans le New Jersey.

Les autorités se montrent très prudentes dans leur manière de qualifier ces attaques.

Les mesures de sécurité, déjà omniprésentes à New York où les attentats meurtriers du 11 septembre 2001 restent ancrés dans les mémoires, ont été renforcées.

Quelque 1.000 agents supplémentaires ont été déployés dans la première mégapole américaine, où le président Barack Obama est arrivé dimanche après-midi, en vue de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.

Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a cependant souligné que cette mesure était prise par "précaution". Car "nous n'avons aucune raison de penser qu'il y a d'autres menaces immédiates", a-t-il dit.

A l'approche de l'élection présidentielle américaine du 8 novembre, l'enjeu sécuritaire est revenu au premier plan des campagnes de Donald Trump et Hillary Clinton.

Comme certains pays européens, les Etats-Unis ont connu récemment plusieurs attaques sanglantes perpétrées par des musulmans radicalisés, à Orlando en juin (Floride, 49 morts, revendiquée par l'EI) et San Bernardino en décembre (Californie, 14 morts, saluée mais pas revendiquée par l'EI).

Avec AFP