Les Nations Unies (ONU) aident six pays d’Afrique centrale à organiser des campagnes synchronisées de vaccination contre la poliomyélite, après que le Cameroun eut signalé un cinquième cas de poliovirus sauvage sur son territoire. Quatre cas similaires ont été également détectés en Guinée Equatoriale.
Charlotte Faty Ndiaye, représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Cameroun, préconise la vaccination de tous les enfants âgés de moins de cinq ans au Tchad, au Gabon, au Congo-Brazzaville et en Republique centrafricaine (RCA). D’autant que le Cameroun est en train d’exporter le virus, dit-elle.
Tous les hôpitaux d’Afrique centrale disposent de vaccins antipolio depuis la première phase de la campagne organisée en septembre dernier. La deuxième commencera le 31 octobre, et Mme Faty Ndiaye a appelé tous les pays d’Afrique central à coordonner leur action en vue d’assurer l’éradication de la maladie.
L’OMS recommande aux ressortissants des pays affectés, qui se rendent à l’étranger, de voyager avec leur carnet de vaccination. Ce qui n’est pas toujours possible, certains pays, tels la RCA, étant aujourd’hui ravagés par la violence.
Le ministre camerounais de la Santé, André Mama Fouda, a insisté sur la coopération pour tous les pays voisins de coopérer. Certes son pays a pris des mesures pour éradiquer la polio, a-t-il fait valoir, mais encore faut-il que le reste de l’Afrique centrale l’imite, vu que toute la région est menacée par la maladie.
A compte du 30 avril, l’OMS avait recensé 68 cas de polio à travers le monde, soit 24 de plus par rapport à la même période l’année dernière. Le total était de 417 pour l’ensemble de 2013.
L’Afghanistan, la Guinée équatoriale, l’Ethiopie, l’Irak, Israël et la Somalie continuent de poser un risque d’exportation du poliovirus sauvage en 2014.
La propagation du virus a été expliquée, ces dernières années, par les attaques dans certains pays contre les agents de santé, mais également par le peu d’importance accordé aux campagnes de vaccination, et la négligence de certaines familles.
L’OMS qualifie d’« urgence internationale » la lutte contre la polio qui risque, dans les prochains mois, d’effacer les progrès réalisés depuis presque 3 décennies.