L’épidémie touche déjà 10 Etats et a pris place depuis six semaines, selon le ministre de la Santé, Isaac Adewole.
"Le chiffre total, jusqu'ici, est de 86 cas suspects, dont 40 sont morts, ce qui donne un taux de mortalité de 43,2%", a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse.
Pour l'instant, seuls 22 des 86 cas ont cependant été confirmés comme étant des cas de fièvre de Lassa "par nos laboratoires", a-t-il cependant ajouté.
Le premier cas suspect de cette nouvelle épidémie est apparu dans l'Etat de Bauchi, dans le nord du Nigeria, en novembre, selon M. Adewole. D'autres cas ont ensuite été répertoriés dans les Etats de Kano, Niger, Plateau, Taraba, Gombe et Nassarawa (nord et centre), puis au sud, dans les Etats d'Edo, Oyo, et Rivers, où se trouve le hub pétrolier de Port-Harcourt.
Selon l'OMS, la fièvre de Lassa est une infection virale appartenant à la même famille de virus que celui de Marburg. Elle tire son nom d'une localité du nord du Nigeria où cette infection a été identifiée pour la première fois en 1969.
Sévissant de manière endémique au Nigeria, en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, la fièvre de Lassa est asymptomatique dans 80% des cas, mais pour les autres elle peut provoquer des atteintes graves, hémorragiques ou neurologiques.
La transmission se fait par les excrétions de rongeurs ou par contact direct avec du sang, des urines, des selles ou d'autres liquides biologiques d'une personne malade.
Selon M. Adewole, "la plupart des cas répertoriés jusqu'ici n'ont pas été transmis d'humain à humain".
"L'épidémie en elle-même n'est pas inhabituelle, ce qui est inhabituel c'est le grand nombre de morts" surtout concentrés dans les Etats de Kano, Bauchi et Niger, a-t-il poursuivi.
"La situation dans l'Etat de Niger est préoccupante parce qu'il y a eu des morts inhabituelles en août et elles n'ont été rapportées que trois à quatre mois plus tard. Cela représente une faille dans le système de notification", a insisté le ministre.
Selon le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), il y a de 100.000 à 300.000 cas par an en Afrique de l'Ouest dont 5.000 décès.
Avec AFP