Nouvelles manifestations contre la loi de finances jugée "antisociale" au Niger

Des manifestants marchent contre la loi des finances à Niamey, le 31 décembre 2017.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Niamey et dans d'autres villes du Niger contre la loi de finances 2018 qu'elles jugent "antisociale".

"A bas la loi de finances scélérate et antisociale", "A bas les députés", "Non à la hausse des produits", ont scandé les protestataires - 3.000 selon les autorités, davantage selon les organisateurs - qui répondaient à l'appel d'une coalition d'organisations de la société civile.

Les manifestants, plus nombreux que lors de leur précédente action, le 14 janvier, ont défilé dans les rues puis tenu un meeting devant le parlement, qui a voté cette loi à une écrasante majorité fin novembre 2017.

"Nous resterons toujours mobilisés jusqu'à ce que les autorités retirent cette loi antisociale", a déclaré devant la foule Mousssa Tchangari, un des organisateurs de la manifestation.

Il a annoncé des manifestations "toutes les deux semaines" afin de "maintenir la pression" sur les autorités.

Selon le ministère nigérien de l'Intérieur, 500 personnes ont également manifesté dimanche à Tahoua et 200 à Tillabéri, deux régions de l'ouest du Niger.

Les compagnies de transport, les agences de transfert d'argent et des chaînes de télévision câblées ont déjà annoncé "des hausses" de leurs tarifs qu'ils justifient par "des nouvelles mesures fiscales".

Mais en milieu de semaine, le ministre de l'Agriculture Albadé Abouba, qui assure l'intérim du Premier ministre, et le ministre des Finances Hassoumi Massoudou ont demandé aux responsables des secteurs concernés de surseoir à ces "hausses unilatérales", en attendant des discussions avec leurs ministères de tutelle.

A l'appel de l'opposition, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté le 31 décembre contre le budget 2018.

Fin octobre, une manifestation contre la même loi de finances avait dégénéré en émeutes, lors desquelles 23 policiers avaient été blessés, selon le ministère de l'Intérieur.

"Les (nouvelles) mesures fiscales n'ont rien d'excessif" et certaines répondent à une directive de 1998 de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) déjà en vigueur dans les huit Etats membres, avait affirmé mi-janvier le ministre de l'Intérieur, Mohamed Bazoum, un proche du président Mahamadou Issoufou.

Les mesures de la loi de finances 2018 "ne touchent pas les pauvres" mais les "plus riches" et la pression fiscale sera comprise "entre 13% et 16%, soit son niveau de 2015", avait déjà assuré devant les députés le ministre des Finances, Hassoumi Massoudou.

Avec AFP