Donald Trump a signé jeudi un décret ouvrant la voie à de nouvelles sanctions contre des "personnes et sociétés qui financent et facilitent les échanges avec la Corée du Nord", qui pourraient aussi viser notamment des entités chinoises.
Le programme américain de sanctions a débuté le 26 juin 2008 lorsque Washington a décrété que le risque de prolifération des armes nucléaires en Corée du Nord constituait une menace pour la sécurité nationale.
Au fil des années, Washington s'est doté d'une panoplie de mesures sensiblement comparables à celles des Nations unies lui permettant de geler les biens de personnes et entreprises accusées d'être liées au programme de développement nucléaire et balistique de la Corée du Nord, d'interdire l'exportation et la réexportation de biens, de services (incluant les services financiers) et de technologies ainsi que de nouveaux investissements dans ce pays.
Les sanctions interdisent également la vente de produits de luxe et permettent de viser les approvisionnements en charbon ou métaux ainsi que des entreprises opérant dans les secteurs stratégiques de l'énergie, du transport ou minier.
En revanche, les ressortissants américains peuvent continuer d'envoyer de l'argent à leur famille ou amis en Corée du Nord et les organisations non gouvernementales (ONG) sont, elles, autorisées à fournir assistance au pays dans le cadre de projets humanitaires.
C'est en 2017 que les sanctions annoncées par le Trésor américain ont été les plus nombreuses à mesure que Pyongyang a multiplié ses tirs de missiles.
Banque chinoise visée
Ainsi le 22 août, des sanctions ont visé six individus dont trois ressortissants russes et 10 organisations dont d'importants importateurs de charbon, telle que la société chinoise Zhicheng. Parmi les autres entités visées figuraient les sociétés Dandong Rich Earth Trading, basée en Chine, et Gefest-M, basée à Moscou.
Deux mois plus tôt, le 29 juin, Washington avait prononcé pour la première fois des sanctions contre une banque chinoise, Bank of Dandong, désormais privée d'accès au système financier américain.
Le 1er juin, ce sont six entreprises et trois individus qui ont été sanctionnés dont la société russe Ardis-Bearings et son directeur Igor Michourine, qui approvisionnaient la nord-coréenne Tangun, déjà sanctionnée en 2009 pour son implication dans les programmes d'armement de Pyongyang. La société pétrolière russe Independent Petroleum Company, qui livrait pétrole et produits pétroliers à Pyongyang, était aussi visée.
Le 31 mars, le Trésor avait aussi pris des mesures contre 11 responsables d'entreprises, la plupart basés en Chine et en Russie, où ils travaillaient pour des sociétés acquérant matériaux, technologies et financements pour l'industrie nord-coréenne de défense.
En septembre 2016, Dandong Hongxiang Industrial Development (DHID) et quatre de ses responsables avaient, eux, été placés sur la liste noire financière américaine d'entités ou individus accusés de contribuer au financement du régime nord-coréen.
Deux mois plus tôt, les Etats-Unis avaient pris leurs premières sanctions individuelles contre le leader nord-coréen Kim Jong-Un pour de graves violations des droits de l'homme allant d'exécutions extra-judiciaires à des actes de torture. Le Trésor américain avait alors placé sur sa liste noire le dirigeant ainsi que dix autres responsables du régime communiste nord-coréen.
En mai 2013, c'est une entreprise taïwanaise Trans Multi Mechanics et son dirigeant, Chang Wen-Fu qui avaient été visés par les sanctions américaines, rejoignant sur la liste la Korea Daesong Bank et la Korea Daesong General Trading Corporation qui y avaient été inscrites en novembre 2010.
Avec AFP