Au début de 2014, les services du coordonnateur humanitaire de l'ONU pour le Sahel avaient fait état d'environ 1,6 million de personnes déplacées à travers neuf pays du Sahel : Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Gambie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et Sénégal.
Cette région abrite des pays parmi les plus pauvres au monde, en proie à l'insécurité alimentaire, à la malnutrition et aux épidémies.
Le secrétaire général adjoint de l'ONU, Robert Piper, qui coordonne les actions humanitaires au Sahel, a averti jeudi à Genève qu'en plus de ces crises chroniques, la région était confrontée à un nombre de déplacés "en train d'augmenter de façon spectaculaire".
A travers le Sahel, "il y a une très forte hausse du nombre de personnes touchées par les conflits, qui ont de ce fait dû fuir leurs foyers", a-t-il dit à la presse.
Boko Haram et les pays voisins du Nigeria, les groupes djihadistes et le nord du Mali
Il a notamment cité les violences des militants islamistes de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, qui débordent dans les Etats voisins (Cameroun, Tchad et Niger), et sont à l'origine d'une grande partie des déplacements de population.
L'insurrection de Boko Haram a fait au moins 15.000 morts et contraint quelque 1,5 million de personnes à quitter leur maison depuis 2009.
Au Mali, dont le nord est la cible de groupes djihadistes, environ 150.000 Maliens ont trouvé refuge dans les pays voisins, selon un décompte jusqu'au milieu de l'année 2014, tandis qu'un nombre équivalent a été déplacé à l'intérieur du pays.
Malgré des élections pacifiques après une intervention militaire internationale, le pays reste divisé et de nouvelles attaques islamistes dans le nord ont contraint 31.000 personnes à abandonner leur foyer ces deux dernières semaines, selon des chiffres publiés mardi par le Programme alimentaire mondial.
Par ailleurs, les conflits latents en dehors du Sahel, comme au Darfour ou en Centrafrique, contribuent aux déplacements de population vers cette région, a souligné M. Piper.
Et les opérations de l'ONU au Sahel doivent actuellement faire face à un manque de fonds car l'organisation n'a reçu que 22% des 2 milliards de dollars réclamés cette année, selon M. Piper.
Avec AFP