Le "Rassemblement" qui s'est réuni "en urgence" considère la décision du facilitateur "comme une provocation (...)", lit-on dans un communiqué reçu par l'AFP. La coalition "demande à l'ensemble (du) peuple de se mobiliser comme un seul homme en vue de faire échec à cette énième forfaiture en observant une journée morte ce mardi 23 août".
Pour les opposants, le facilitateur et ses "complices" seront tenus pour "responsables" des conséquences de l'"entêtement (du facilitateur, ndlr) à vouloir à tout prix accorder un troisième mandat (au président Joseph) Kabila en violation de la Constitution".
"Ce comité n'engage que la personne de Kodjo qui est en plein forcing", a réagi samedi auprès de l'AFP Joseph Olenghankoy, l'un des responsables du "Rassemblement".
Le facilitateur, l'ex-Premier ministre togolais Edem Kodjo, avait "convié" les délégués mandatés par les organisations politiques et la société civile à prendre part aux travaux du comité préparatoire du "dialogue national" mardi, selon un communiqué diffusé plus tôt samedi.
Le 31 juillet, le "Rassemblement" avait récusé M. Kodjo, l'accusant de partialité, et avait fait de son remplacement par l'UA la condition principale à la participation au dialogue.
Le Mouvement de libération du Congo (MLC), deuxième force à l'Assemblée nationale, a également exclu toute participation au dialogue. Le mouvement a fait savoir, par le sénateur Jacques Djoli, "ne pas être concerné par cette démarche extra-constitutionnelle".
"Les choses sérieuses vont enfin commencer", s'est au contraire réjoui André-Alain Atundu, porte-parole de la majorité présidentielle au pouvoir.
Un climat politique tendu règne en RDC à l'approche de l'élection présidentielle, censée avoir lieu avant la fin de l'année, mais devenue hautement improbable. Au pouvoir depuis 2001, Joseph Kabila doit arriver au terme de son mandat le 20 décembre. Alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat, l'opposition craint qu'il ne tente de s'accrocher au pouvoir.
Fin novembre, M. Kabila avait convoqué ce "dialogue national" afin de mettre autour de la table la majorité, l'opposition et la société civile pour réfléchir à la tenue d'"élections apaisées".
La majeure partie de l'opposition avait d'abord boudé ce dialogue, le considérant comme un "piège", puis a accepté d'y participer sous conditions, notamment la libération des prisonniers politiques.
L'annonce vendredi par les autorités congolaises de la libération d'une vingtaine de "prisonniers politiques et d'opinion" a été considérée par le facilitateur comme une réponse positive à l'un des préalables de l'opposition.
Le "Rassemblement" a toutefois déclaré qu'"aucun acteur politique incarcéré ou en détention" n'était bénéficiaire de ces mesures, estimant que sur 112 "prisonniers politiques et d'opinion", seulement quatre ont été libérés.
Avec AFP