L'armée ougandaise dit avoir détruit des camps du chef de la LRA Joseph Kony

Des soldats ougandais patrouillent avec des chiens à la recherche de membres de l'Armée de résistance du Seigneur, à Nzacki, en République centrafricaine le 24 juin 2014.

L'armée ougandaise a annoncé mardi avoir détruit en Centrafrique trois camps "appartenant à Joseph Kony", chef fondateur de la guérilla de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) recherché depuis 2005 par la justice internationale.

La LRA, fondée dans les années 1980 par cet ancien enfant de choeur, a terrorisé pendant 30 ans de larges zones d'Afrique centrale. Elle est accusée d'être responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l'enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets transformés en soldats et fillettes en esclaves sexuelles.

Chassée d'Ouganda, elle s'est éparpillée dans les forêts de République démocratique du Congo, de Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan.

Des commandos de l'armée ougandaise (UPDF), accompagnés de militaires sud-soudanais et centrafricains, "ont lancé une opération contre trois camps appartenant à Joseph Kony en République centrafricaine", près de la frontière avec le Soudan, a annoncé l'UPDF dans un communiqué publié sur X.

"Les camps ont été détruits et du matériel saisi", ajoute l'armée, qui diffuse également une photo d'une habitation en flammes.

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Les membres restants de la LRA "qui se réfugient encore en RCA ou ailleurs sur le continent africain seront traqués. S'ils ne se rendent pas aux autorités pour être correctement traités et réhabilités, ils continueront d'être considérés comme des criminels", assure-t-elle.

Traqué depuis de nombreuses années, Joseph Kony demeure introuvable.

Le chef suprême de la LRA n'est qu'exceptionnellement apparu en public. En 2006, il assurait à un journaliste occidental, un des rares étrangers à l'avoir rencontré, qu'il n'était "pas un terroriste" et combattait "pour la démocratie".

Les nombreuses exactions vaudront à Kony de devenir en 2005, avec quatre de ses adjoints, le premier suspect inculpé par la Cour pénale internationale (CPI), qui les accuse de crimes contre l'humanité et crimes de guerre (meurtres, viols, esclavagisme, enrôlement d'enfants...).

Le 13 août, un tribunal ougandais avait déclaré un ancien commandant de la LRA, Thomas Kwoyelo, coupable de 44 chefs d'accusation relevant de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

En 2021, Dominic Ongwen, enfant soldat ougandais devenu l'un des principaux commandants de la LRA, a été condamné à 25 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.