Ouverture du procès des auteurs présumés de détournements de deniers publics au Gabon

Un convoi militaire en route pour le tribunal à Libreville, le 24 septembre 2016

Plusieurs personnalités publiques, hauts fonctionnaires et ex-ministres, dont celui du Pétrole, ont été écroués dans le cadre de l'opération anticorruption "Mamba", lancée début 2017 par les autorités gabonaises.

Le procès des auteurs présumés de détournements de deniers publics, dont plusieurs ex-ministres, arrêtés dans le cadre de cette opération, s'est ouvert jeudi à Libreville devant une Cour criminelle spéciale.

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Blaise Wada, haut cadre gabonais écroué le 10 janvier 2017, a comparu jeudi.

M. Wada s'occupait de la gestion d'un financement international pour assainir les bassins versants de Libreville. Il est soupçonné d'avoir détourné le budget qui lui était alloué pour ses services, à hauteur de 1,765 milliards de FCFA (environ 2,7 millions d'euros), selon une source judiciaire présente à l'audience.

Plusieurs ex-ministres et hauts fonctionnaires, en détention préventive depuis leur interpellation, doivent comparaître dans les semaines à venir devant la Cour criminelle spéciale (CCS), une instance nouvellement créée.

Parmi les personnalités arrêtées figurent l'ex-ministre de l'Economie Magloire Ngambia et l'ex-ministre du Pétrole Etienne Dieudonné Ngoubou, tous deux arrêtés début 2017.

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Ni les montants présumés des sommes détournées ni les raisons détaillées des arrestations de ces deux ministres encore en détention préventive ne sont connus pour le moment.

Les avocats de la défense des personnes poursuivies dénoncent une opération à visée "politique".

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"Certains anciens amis d'Ali Bongo (le président gabonais) passent devant la Cour dite criminelle aujourd'hui pour malversations financières. Quel crédit accorder à cette opération Mamba si les principaux auteurs de crimes financiers envoient les exécutants en prison ?", a réagi sur Twitter le militant de la société civile gabonais Marc Ona, président de l'ONG Brainforest.

Le Gabon occupe la 101e place sur 176 dans le dernier classement de l'ONG Transparency International des pays touchés par la corruption.

Avec AFP