Les temples du savoir sont fermés depuis 3 mois et une semaine pour prévenir le risque de propagation du coronavirus. Pour tenter de rattraper le temps perdu, les autorités de N’Djamena ont pris des mesures exceptionnelles pour les élèves des établissements publics et privés et aux étudiants de certaines universités.
Your browser doesn’t support HTML5
Les élèves en classe d’examen, de troisième et terminale, ont un mois de cours pour préparer le brevet d’études fondamentales et le baccalauréat pour éviter une année blanche.
Oudeingar David, ministre en charge de l’enseignement supérieur, a déclaré que "les dispositions nécessaires ont été prises en terme de pulvérisation des salles, en terme des mesures pour respecter la distanciation sociale même s’il y a des petite chose à régler".
Lire aussi : Les réfugiés en territoire tchadien contribuent à la lutte contre le coronavirusAbdelssalam Idriss Mahamat, proviseur du lycée technique commercial qui a plus de 600 candidats, a confié à VOA Afrique que pour respecter la distanciation physique, chaque classe des séries G1, G2, et G3 est scindée en deux.
Ce qui,selon lui, "donne en moyenne 30 élèves par classe". Il informe aussi que "chacun doit passer par un dispositif de prélèvement de la température à travers le thermo flash et plus de cela". Il précise qu’il n’y aura "pas de récréation en tant que telle mais plutôt une pause de 5 à 10 mn seulement dans les classes".
Un autre grand lycée de la capitale se trouve à un jet de pierre du lycée technique commercial. C’est le lycée Félix Eboué qui compte 16 classes de terminale littéraire. C’est là aussi ou est logé le lycée scientifique avec 12 classes de terminale scientifique dont Chamchaldine Mahamat Dahab en est le proviseur.
"Évidement nous avons fait un élève par table banc de façon brisée. Les enseignants en classe de terminale vont conserver leur classe. Mais si on constate que l’effectif dans les salles des classes ne doit pas dépasser 30, nous allons faire appel évidement aux enseignants qui enseignent en 1ère et en seconde", a déclaré M. Chamchaldine.
Cette manière de procéder aura une répercussion négative sur les élèves, estime Mianhounoum Nadji, proviseur du lycée privé Les Excellents.
"Ce n’est pas tous les enseignants qui sont à la hauteur de tenir la classe de terminale et donc si jamais on les affecte comme ça, il se posera un problème de transmission de connaissance et il se pourrait qu’on gère les humeurs des élèves", prévient M. Nadji, en évoquant d’autres contraintes liées à la saison des pluies.
Lire aussi : Flambée des prix des aliments malgré le plafonnement annoncé aux Tchadiens
Pour lui, beaucoup d’établissements sont inondés : "c’est un prétexte pour les enseignants qui sont capables de dire qu’il a plu et donc il y a l’inaccessibilité dans l’établissement et donc il va falloir que l’Etat pense aménager les routes, et donner des imperméables et des bottes pour que même quand il pleut, ils peuvent venir".
Le Syndicat des enseignants du Tchad, qui conditionnait la reprise des cours au paiement des sommes dues à ceux qui ont participé au télé-enseignement, a suspendu sa menace de grève et donne un délai de trois semaines au gouvernement pour satisfaire cette revendication.