Paris en consultations avec les ONG sur l'immigration

Un des campements sauvages de migrants installés à la porte de La Chapelle, à Paris, France, 17 août 2017.

Le gouvernement français entame des consultations avec les associations sur son projet de loi "asile et immigration", qui promet à la fois une augmentation des reconduites et une amélioration du droit d'asile.

Estimant que la France est "face à un échec de (sa) politique d'intégration", le secrétaire d'Etat en charge des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a tenté de déminer le terrain en affirmant qu'en matière de politique migratoire, "l'humanisme et le pragmatisme ne sont pas incompatibles".

Le "pragmatisme" se traduisant par la promesse de fortement augmenter les reconduites. Le texte, qui doit être présenté en Conseil des ministres dans les prochaines semaines, prévoit également une augmentation de 16 à 24 heures de la retenue pour vérification du droit au séjour, un durcissement de l'assignation à résidence, la réduction des délais de recours pour les déboutés de l'asile.

Ces mesures sont contestées par les associations actives dans l'hébergement et l'aide aux étrangers en France pour leur caractère coercitif.

En contrepartie, le texte promet d'améliorer les conditions d'accueil et d'intégration, proposant une réduction des délais de traitement des demandes d'asile à six mois ou encore l'extension de la réunification familiale pour les mineurs.

Migrants dans un gymnase, après un incendie qui a détruit des maisons en bois dans un camp pour migrants à Grande-Synthe, France, 11 avril 2017.

Depuis des mois, le débat enfle en France sur ce projet de loi porté par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et qui divise même la majorité présidentielle, dont des députés ont fait part de leur gêne. Le débat s'est fortement tendu depuis décembre 2017 après la signature par M. Collomb d'une circulaire qui prévoit de recenser les étrangers dans les centres d'hébergement d'urgence.

Quelques heures avant la rencontre prévue entre le gouvernement et les associations, plus de vingt d'entre elles ont saisi le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative en France, pour obtenir la suspension en urgence de cette circulaire.

Avec AFP