Ces 37 Soudanais et un Erythréen sont presque tous arrivés par la mer via la Libye, accostant sur l'île de Lampedusa ou directement en Sicile où ils ont d'abord refusé de donner leurs empreintes, comme le règlement communautaire dit "de Dublin" le prévoit, de manière à ce que le pays d'arrivée d'un migrant dans l'Union européenne soit aussi celui qui gère sa demande d'asile.
Face à ce refus, ces 38 migrants "ont été maltraités, d'autres battus, très souvent emprisonnés arbitrairement, victimes de chantage, privés d'eau et de nourriture", assure Me Isabelle Casau selon qui deux d'entre eux relatent des faits de tortures, "l'un ayant eu un bras cassé et l'autre les testicules broyés".
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Transférés dans des camps une fois leurs empreintes finalement prises, ces migrants, tous considérés comme majeurs, se sont enfuis et, durant la mi-2017, ont gagné la France où ils souhaitent aujourd'hui rester, explique l'avocate. Or la préfecture prépare leur retour en Italie, pays d'arrivée.
Chaque plainte vise "les personnes physiques qui ont commis ces tortures, traitements cruels, inhumains ou dégradants ainsi que leurs responsables administratifs et politiques italiens", selon l'un de ces documents qu'a pu consulter l'AFP.
Le tribunal de Pau est-il compétent? "Les atteintes sont tellement graves qu'il y a compétence universelle de toutes les juridictions", assure Me Casau, expliquant que la justice peut "au moins entendre" les migrants.
Les plaintes s'appuient notamment sur le Code pénal français, la Convention européenne des droits de l'homme et la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, adoptée dans le cadre des Nations Unies.
Avec AFP