Paris SG: Aurier, la mauvaise réputation

Serge Aurier s'échauffe avant un match pour le PSG, au parc des Princes, à Paris, le 13 septembre 2016.

Coéquipier en or et toujours de bonne humeur, mais aussi joueur capable d'être filmé insultant son entraîneur ou, plus récemment, d'oublier de revêtir sa tenue de match lorsqu'il est remplaçant: ainsi est Serge Aurier, international ivoirien de talent, parfois un peu encombrant pour le Paris SG.

Tout Serge Aurier en un pseudo: le nom que s'est choisi le latéral droit de 24 ans sur le réseau social Instagram est éloquent, "thecrazychild93". C'est-à-dire ?

Il y a la Seine-Saint-Denis (93, donc), d'abord. Le défenseur, formé par le RC Lens, est né en Côte d'Ivoire mais a grandi à Sevran, une ville d'une banlieue parisienne largement acquise à la cause du Paris SG et à qui Aurier ne manque jamais de rappeler son attachement.

Et puis "l'enfant fou". La formule ramasse d'une part son côté attachant, ses vannes potaches qui égayent les séances d'entraînement au Camp des Loges, son rire tonitruant, sa joie sincère après le match aller brillant contre Barcelone (4-0), alors qu'il aurait pu bouder de ne pas l'avoir disputé.

De l'autre, sa tendance aux dérapages incontrôlés, qui en a fait la star incontestée du réseau social Periscope lors de la saison 2015-2016 -il y avait qualifié de "fiotte" son entraîneur de l'époque, Laurent Blanc-. Il a à nouveau été épinglé le week-end dernier pour avoir oublié qu'il était susceptible d'entrer en jeu à Lorient.

Sous le regard abasourdi de son coéquipier Gonçalo Guedes, alors que le PSG était en plein contrecoup de l'élimination de Ligue des champions à Barcelone, Aurier a alors mis huit longues minutes à enfiler ses chaussettes, son short, son maillot, ses chaussures... Avant de pouvoir pallier la blessure de son homologue Thomas Meunier.

- "La machine médiatique s'emballe" -

Etait-ce pour attirer l'attention sur un éventuel dépit, alors que Meunier l'a dépassé dans la hiérarchie au poste de latéral droit ? "La machine médiatique s'emballe parfois très vite, j'en suis conscient, mais ils ne savent pas toujours ce qui s'est réellement passé sur le terrain", a dédramatisé l'Ivoirien, cette fois sur son compte Twitter.

"Chacun fait son boulot, mais c'est une polémique qui n'a pas lieu d'être et je peux vous assurer que ça va et que ce n'est pas ce que certains ont pu laisser entendre", a-t-il assuré.

Pas de malaise donc, pour un joueur qui a gagné le soutien des supporters Ultras du Paris SG depuis qu'il s'est photographié avec un manteau camouflage floqué du nom du Collectif Ultras Paris (CUP), quand celui-ci négociait un retour des ultras au Parc des Princes. "Tiens bon, on est avec toi", a tweeté le collectif cette semaine à Serge Aurier, "un homme de parole et courageux".

Pourtant Aurier, également condamné en septembre à deux mois de prison ferme pour violences contre personne dépositaire de l'autorité publique -il a fait appel et sa peine est aménageable-, apparaît de plus en plus comme une épine dans le pied du PSG.

- Remontrances de Drogba -

Depuis l'affaire Periscope, il n'a en effet pas cessé de faire parler de lui en dehors des terrains, y compris à son corps défendant, comme quand le Royaume-Uni lui avait refusé l'entrée sur son territoire pour affronter Arsenal en Ligue des champions.

"Quand tu sais qu'il y a des jeunes qui scandent ton nom et qui demandent des autographes, tu te dois de faire attention à tous tes faits et gestes", l'avait pourtant tancé avant la Coupe d'Afrique des Nations 2017 son compatriote Didier Drogba.

Et sportivement, l'Ivoirien est moins souverain cette saison que la précédente.

Alors que Meunier lui a pris la place de N.1 en défense, la meilleure réponse qu'il pourrait apporter serait de se signaler d'ici la fin de saison. Car le PSG, dévasté par l'élimination contre Barcelone, a besoin de toutes ses forces vives pour arracher le titre de champion de France au leader monégasque.

Mais il faudra pour cela ne se faire remarquer que positivement, et surtout uniquement sur le terrain. "L'enfant fou" y parviendra-t-il ?

Avec AFP